|
|
||||||||||||||||||
|
T-TAURI Ending Deconstruction LP GSL/Stickfigure records 1997 [posté le 11 août 2011] Ending Deconstruction fait parti de ces disques dont je n'avais plus aucunes idées comment il pouvait bien sonner. Perdu dans la masse. Enterré sur une étagère trop encombrée. Un vague souvenir d'un truc hardcore et surtout le souvenir plus prégnant de leur deuxième album dont on parlera dans quelques jours. Alors certes, on peut cataloguer cet album dans la case hardcore mais ce hardcore est bien trop tordu pour se laisser enfermer sans lutter. Après avoir zoné pendant deux ans dans le Colorado (1993-95), le trio part à Los Angeles et devient une des premières références de Gold Standard Laboratories, le label du mec de At The Drive-In et Sonny Kay, ex-Angel Hair et actuel The VSS à l'époque. Et ça tombe bien, parce que The VSS, c'est la première expérience discographique de T Tauri à l'occasion d'un split 7'' en 1995, suivi d'un autre 7'' Bring on the new Dionysus en 96 sur Blackbean and Placenta records. On a donc le terreau des influences de T Tauri, ce hardcore qui, à l'orée des 90's, se nourrissait autant d'émotions que de chaos, tous les Born Against, Moss Icon, Angel Hair, Antioch Arrow mais T Tauri va pousser le bouchon encore plus loin. Le hardcore de Ending Deconstruction est expérimental, dans le sens où il ne se contente pas de trames connues, de structures bien établies. Le cheminement est tortueux qui n'est, dans le cas présent, pas un synonyme de complexe. Une succession d'humeurs avec ses hauts et ses bas, reliées entre elles de façon narrative. Jamais de grosse bastonnade mais une tension palpable. Le son est rugueux, la guitare accordée très bas, forme avec la basse un drôle d'attelage sur ce disque très sombre. T Tauri se permet pourtant quelques fulgurances mélodiques comme sur le refrain du surprenant Ulcerous Language, puis semble de scratcher dans les limbes du désespoir avant de refaire surface par une colère froide. La moitié des dix titres font entre cinq et six minutes et si le tout semble décousu, irrationnel, cet album se révèle au final très prenant. A se demander comment il avait pu sortir de la mémoire. Une véritable résurrection. T-Tauri Infinite Motion CD Strictly Amateur Films records 2004 [posté le 15 août 2011] T-Tauri était le nom d'une étoile découverte en 1852 et celui d'un groupe qui a eu une trajectoire filante. Un seul album, Ending Deconstrcution, deux singles et crash en 1999 au milieu de la nébuleuse Los Angeles. Aaron Warren part former Black Dice et l'histoire aurait dû s'arrêter là. Mais en 2004, les bandes d'un deuxième album enregistré en 99 sont déterrées, remixées et Strictly Amateur Films, un label malgré son nom, réalise ce disque posthume. Là encore, le souvenir de ce disque est lointain mais il suffit d'une seule écoute pour replonger dans les méandres funestes de Infinite Motion. Le hardcore de T-Tauri est encore plus mutant que sur le 1er album, empruntant des chemins de traverses sur sept titres longs comme une mort lente. Un trou noir d'émotions, profonde mélancolie se logeant entre Slint et The Convocation of, entre Lvmen et Neurosis. Basse ronde et mélodique, déflagrations sonores prenantes, une pédale wah-wah de l'espace sur Revelation, un violon pour rajouter à l'intensité dramatique (The Rapture of Infinite Motion), des cuivres parait-il si on suit les notes de la pochette mais il faut tendre l'oreille pour les entendre. Le climat angoissant, sépulcral et sans cesse sur le qui-vive n'a rien perdu de son intensité. A croire que l'étoile brille encore.
|