<17|10|2011> On
a dur (1ère partie)
C'est
pas raisonnable ça. Presque deux ans de silence de l'humeur massacrante.
Certains vont finir par croire qu'on est devenu tout doux comme des agneaux.
Les disques qui frôlent l'arnaque, les disques qu'on imagine même
pas que ça puisse exister, c'est pourtant pas ce qui manque et
ils s'entassent dangereusement. Je me demande d'ailleurs comment ils peuvent
bien atterrir ici. Les arcanes des services promotionnels resteront toujours
ce grand couloir glacial et impénétrable.
Mais cette rubrique nauséabonde comme un socialiste en université
d'été n'est cependant pas que médisance et pure méchanceté.
Et on va vous le prouver. Certains disques ratent la dernière marche
mais tout n'est pas à envoyer à la cave. Pour d'autres,
c'est tout simplement un manque flagrant de motivation, couplé
à une absence criante d'enthousiasme, débouchant ainsi sur
une prise de position digne d'un centriste.
Commençons
donc par le meilleur du moins pire. Spoelstra
est ce petit gars de Boutros
Bubba qui, comme tous les petits gars qui ont du temps devant eux
(soi eut été meilleur pour la rime) et un groupe principal
qui ne tourne pas, s'adonne aux joies du plaisir en solitaire. Comme
il a également un peu d'argent de coté et qu'il n'a pas
de gosses à nourrir, il s'est offert toute une belle panoplie
de synthés derniers cris, de pédales d'effets high-tech
et une guitare rutilante. Encore un qui ne doit pas beaucoup regarder
le public quand il joue. Malgré toutes ses machines, l'angle
d'approche de I got issues the Shape of Italy (Narrominded
2010) reste rock, avec un arrière-goût léger de
bidouilles, l'esprit ludique et l'élasticité propre à
Boutros Bubba, des titres tordants comme Pig
in Japan qui n'est pas une reprise d'Alphaville, un peu de zouk
sataniste et un type qui a tellement l'air de tout prendre en dérision
qu'on prend son joli 10'' de la même manière. Enfin, joli,
je n'en sais rien, je fais confiance à la fiche technique qui
dit Transparent 10'' lathe cut polycarbonate, qui sera toujours
plus joli qu'un CDr accompagné d'une pochette photocopiée.
Les services promos n'ont aucun amour propre, pas beaucoup de moyens
et sans doute beaucoup de gosses à nourrir.
Là
encore, un label plus pauvre que tous les labels DIY réunis,
le lyonnais Rock'n'Roll
Masturbation. On ne lui en voudra pas d'avoir envoyé un CDr
puisque le format original de cette réédition de Once
Bitten, Twice Removed de Andy Kerr est une cassette. On devrait
couper le RSA à certains. En plus, preuve de la qualité
supérieure du CD sur la cassette, il propose deux options : le
démarrage classique ou pas de démarrage du tout, affichant
ainsi de jolis messages comme disc not finalized. Devant autant d'adversité
et un taux d'échec avoisinant les 9 sur 10, Rock'n'Roll Masturbation
ne m'en voudra pas d'abandonner. Mais la seule fois où ça
a marché, Andy Kerr, l'ex-guitariste de No Means No, avait l'air
de s'éclater comme un dingue dans ses home songs réalisées
à la base en 1997 et déjà en format cassette. La
théorie de l'évolution comporte des ratés.
Restons
à Lyon qui n'est pas que ce minuscule bout de territoire rempli
de losers. Nod Off
a mis les petits plats dans les grands et a sorti début 2010
un EP auto-qualifié de démo mais qui sonne comme un album,
sur sa propre structure My Silly Dog records. Le packaging est superbe,
le CD marche du premier coup et nous embarque dans le monde personnel
de Fred Brousseau, ex-guitariste de Bananas
at the Audience. A chaque fois en France qu'on cause guitare acoustique
et batterie, on entend le Cheval de Frise arrivé au grand galop
mais la bourrique est ici bien différente. Déjà,
parce que le gars est tout seul à jouer des deux instruments
et que le souffle qui transperce ces cinq titres ne fait pas preuve
de la même (haute) technicité. C'est direct, beau, nerveux,
tendu et avec le chant de Gaëlle sur le dernier titre, c'est encore
meilleur. Nod Off n'a pas donné signe de vie depuis mais espérons
une suite très prochainement.
On
part de Lyon mais on reste dans le projet solo. Ou presque. Le tourangeau
Mike Gory (Kraken Oxen, Weeping Minds of Silence), sous le nom de Dark
Wooden Cell, donne libre cours à son spleen sur The
Large Hungry Creature. Avec son pote chanteur et luxembourgeois
(là encore, aucun amour propre) Aurélien, ces six titres
sont leur deuxième enregistrement. L'ombre de Kraken
Oxen n'est pas loin. Ambiances qui ne sortiront pas la paisible
campagne tourangelle de sa torpeur, option Girls vs Boys en hibernation,
voix rauque, mélange d'acoustique et d'électronique, de
motifs sonores répétés. Ca se voudrait envoûtant
que ça n'étonnerait personne. Au mieux, un intérêt
poli.
Ce
très cher Daniel
Francis Doyle a bien failli, avec son album We Bet Our Money
On You (We Shot Jr
records, 2009), signé un album méritant mieux que
quelques lignes lapidaires. Ce Texan bon teint cartonne avec trois premiers
titres synonymes d'un noise-rock alerte, névrotique et assez
iconoclaste. Pas étonnant alors de retrouver Brandon Crowe, un
ex-Zulu As Kono et Oh Beast! pour les tournées (il est seul en
studio) ainsi que Cory Plump (When Dinosaurs Ruled the Earth). Puis
à partir du quatrième morceau, je ne sais pas ce qu'il
s'est passé dans la vie de Doyle. Il a dû tomber amoureux,
puis partir à la pêche pour soigner son chagrin une fois
l'élue de son cœur partie. Ca devient romantique, tranquille,
amer, pépère, sirupeux. Nous aussi, on aurait bien parié
de l'argent sur lui mais il n'a pas tenu quatre rounds.
Peaches
En Regalia
n'est pas un projet solitaire mais un groupe parisien avec un ex-Schoolbusdriver
dedans. Précision complètement inutile vu le peu de remue-ménage
que ce groupe avait fait de son vivant. Précision encore. Peaches
En Regalia est à l'origine le titre d'un morceau de Frank Zappa
qui donne envie d'acheter toute la discographie de Faith No More. L'horreur
absolue. Peaches En Regalia, le groupe, n'en ai heureusement pas là.
Ou alors, il faut y voir une simple allusion, une tendance à
la dispersion, à un mélange des genres sans franchement
y aller non plus. Ou pas pour toute suite. Je n'ose même pas imaginer.
Vous avez donc le droit à un passage reggae-dub au bout de quarante
secondes d'un morceau d'ouverture qui n'a pourtant aucun rapport avec
ce style de musique, (autre) horreur absolue, de la surf music sur Mynheer
Superbus (qui a n'a heureusement aucun rapport non plus avec Superbus,
horreur absolue toujours), des morceaux instrumentaux vaguement post-rock,
d'autres un peu plus matheux, des attaques rock en règle et des
passages plus planants, le tout dans une exécution parfaite où
rien ne dépasse et sans émotions particulières.
Au final, un disque que je ne déteste pas, que je n'aime pas
non plus mais qui ne me laisse pas indifférent. C'est grave,
docteur ?
Kwakiutls
(Gazul, Deficiency Syndrome 2011), le deuxième album du duo parisien
Zarboth,
subit le même symptôme. Dans un registre totalement différent.
Famille No Means No, Primus, Belly Button, je vous aime, je vous hais.
Leur premier disque
était sans doute le maximum que je pouvais endurer dans ce style
qui ne m'est pas cher. Bouillon de cultures jazz, metal, fusion, punk-rock,
haute technicité, groove phénoménal, chant mélodique
avec une deuxième partie d'album intitulé Six Unsung
Songs censée vous perdre encore plus dans leurs structures
alambiquées et absurdes, avec invités au saxo, violoncelle,
plus des samples. Comme disait Desproges, la culture, c'est comme l'amour.
Il faut y aller par petits coups au début pour bien en jouir
plus tard. Et là, c'est trop pour mon modeste cortex.
Derrière
I
Am Above On The Left se cache deux-tiers de uSSSy,
soit la Russie dans toute sa grandeur et sa décadence. Sauf que
si uSSSy est grand et virulent, cet autre projet l'est beaucoup moins.
Astro (R.A.I.G.
2010) est leur troisième album, d'un groupe débuté
avant uSSSy, flirtant avec le noise-rock mais par sa face austère
et aride. Le trio I Am Above On The Left laisse respirer ses morceaux,
joue du silence comme d'autres du cran d'arrêt, parce que là
aussi, ça fait mal, on aimerait que quelquechose se passe, mais
non, on plonge dans une torpeur qui se voudrait avant-gardiste. Constructions
minimalistes, jeu sur les textures sonores et les répétitions.
Malgré quelques passages plus rythmés et réussis
où le groupe arrive à nous embarquer dans leur trip, Astro
n'est pas un album gagnant. Par contre, en 2005 et 2006, I Am Above
On The Left avait sorti deux albums, respectivement self-titled
et An A-Bomb to Wake up, le meilleur des deux durant lequel on
pouvait entendre là tous les prémices que le futur uSSSy
explosera dans les grandes largeurs. Deux albums exigeants mais aux
structures bien plus rock comportant son lot de belles déflagrations,
entre noise-rock anguleux, prog-rock des steppes et post-rock glaciaire.
From
Scratch
records publie à nouveau en 2011 un album qu'ils avaient déjà
eux-mêmes publié en 2009. Son nom, Growing heads above
the roof et le groupe, Miranda.
C'est sympa mais cette réédition ne s'imposait vraiment
pas. Leur split
avec The Creeping Nobodies m'avait déjà laissé
d'un froid intersidéral. Leurs bidouilles pseudo-dansantes titillant
un Arab on Radar en version tutu à fleurs me foutent les jetons.
Les jetons surtout parce que je pourrais finir par aimer ça.
De l'electro rock bordélique funky de blanc bec dont le second
degré flagrant sauve la mise et fait toute la différence
sur le hipster moyen. Ou comment foutre la honte à Suicide quand
on est ritals. Avec en plein milieu et sans crier gare, des recoins
plus sombres où Miranda cesse de faire le guignol et rend la
piste de danse impraticable sauf par des zombies. Dommage que tout l'album
ne soit pas de la taille de Got a Camper in my head ou Red
Hat Block, on aurait moins rigolé.
Tout
le contraire de Diane
and the Shell et de leur album Bara Bolero (Doremillaro
records 2011) qui nous fait bien rire mais pas jusqu'au bout de la nuit.
Ils ont beau mettre des noms ronflants dans leur bio (Agostino Tillota
et son fils Sasha, soit la famille Uzeda, Bellini, Three Second Kiss
pour la participation artistique de leur précédent EP),
avoir fait mixé ça par John Mcentire, ce disque enregistré
en 2009 déjà aurait de quoi faire honte à ces illustres
musiciens. Du math-rock de gais lurons, joyeusement fou-fou comme un
Sicilien, patrie qui les a vu naître pour une musique dont le
seul avantage est de donner envie de danser le sirtaki. Si jamais on
peut appeler ça un avantage.
Tant
qu'on est parti se faire voir chez les Grecs, faisons une halte chez
Heraclite.
Quand on t'annonce une musique de transe chantée en grec ancien,
tu oses à peine y croire. La quête de toute une vie. L'apothéose
de toute une carrière dévouée à la musique,
cette chère et tendre passion qui a enfin su te renvoyer l'ascenseur.
Dix morceaux plus tard, force est de reconnaître qu'il faudra
repasser pour le foutage de gueule intégral d'un concept musical
qui y prêtait le flanc. D'ailleurs, Heraclite sont surtout grecs
dans la tête plus que sur le passeport, un assemblage hétéraclite
de nationalités non-identifiées et dont le point de chute
semble… Rennes ! Dans les deux labels impliqués, on retrouve
Naxo Prod dont
l'adresse correspond à celle du Bar La Bascule, éminent
lieu de concert de la vie rennaise (l'autre label est le suisse Urgence
Disk records). Diable, que vient se fourvoyer Roazhon chez les Grecs
? Alors certes, l'honneur est sauf avec une musique moins pire que ce
qu'on pouvait imaginer, pas aussi ridicule qu'on pouvait espérer.
Heraclite cherche la transe à grand coups de rythmes tribaux,
de répétitions, de cuivres, avec quelques sonorités
aguichantes et un mantra vocal en ancien grec, adapté et interprété
par le chef de projet Gautier Degandt (pas très grec comme nom
ça ?!) mais
(c'est
le nom de l'album en VO) ne dépasse pas l'aimable curiosité
exotique de fin de master.
Autre
curiosité exotique d'un autre âge, le Moyen-Âge pour
être exact, Extra
Life et l'album Made Flesh. Ca fait du bien de dire du
mal de temps en temps du label Africantape.
On avait bien essayé avec Marvin mais même là c'était
trop gentil. Car à force de nous inonder de bons disques, un
jour ou l'autre, une vraie bonne bouze allait forcément débarquer.
Par contre, avec les New-Yorkais de Extra Life, c'est presque trop facile.
Comme tous les disques n'obéissant à aucuns critères
esthétiques connus, certains crient au génie pendant que
d'autres rigolent bien grassement. Dieu reconnaîtra les siens
mais il n'existe que trois catégories de personnes face à
ce disque de troubadours poètes : ceux qui n'écouteront
jamais ce disque et qui ne mesurent pas leur chance, ceux qui détestent
cordialement et ceux qui font mine d'aimer ça parce que ça
leur donne un genre.
Curiosité
toujours, quand tu nous tiens par la main, tu nous amènes All
Leather, un énième projet de Justin ''je ne mange
que des produits locaux'' Pearsons. L'ex-Locust, Swing Kids, The Crimson
Curse, Holy Molar, Head Wound City, Some Girls et futur ex-Retox a pour
une fois donné dans la (bio) diversification. When I grow
Up, I Wanna fuck like a girl, l'album sorti en 2010 sur Dim
Mak records, n'est pas estampillé punk-hardcore hystérique
mais electro-punk hystérique. Bon, Pearsons chante/scande/hurle
toujours un peu pareil mais derrière, c'est grosse poilade. Techno
rythmes de la mort, matraquage électronique, Locust vs. Atari
Teenage Riot vs. Eurythmics. Un disque punk, un disque pour faire chier
les parents et ça tombe mal, j'en suis. Un disque qui sent le
cul mais qui sent surtout du cul. Vous saisissez la nuance ?
Et
Dieu dans tout ça ? Parce que c'est bien joli de balancer des
saloperies mais le jour où la grande faucheuse vous amènera
devant le grand barbu (poil au cul), certains vont le regretter amèrement.
N'est ce pas God
is Gay ? Ces Bordelais vous répondront que tout est à
cause de Kurt Cobain qui taguait ce slogan à l'arrière
des pick-up de rednecks de son Aberdeen natale. Bin voyons. En plus
de ça, on bave sur le dos des morts. La famille des Api Uiz se
cache sûrement pas loin derrière tout ce beau foutoir.
Associé à l'esprit haute-couture de La Grande Triple Alliance
de l'Est, ça donne un défouloir géant et auto-produit,
bien que quatre structures (Karicorde, Mioute Ricorde, Ouarpe et Seub
Pope) semblent honteusement se cacher derrière God is Gay. Mais
qui, qui se sera cassé les roupettes pour avoir tout ce pèze
à flamber ? Rock-noise-psychédélique collégien
sans queue ni tête avec une chanteuse qui en veut (aucun rapport)
mais qui possède ces bons moments (les morceaux pas la chanteuse
qui en fait bien trop).
Un
autre qui en veut beaucoup, c'est le chanteur des Pelvis
Enragés sur l'album Il Etait Ma Sœur (self-released,
2010). Pardonnez les Mon Seigneur, ils ne savent pas ceux qu'ils font.
Ce n'est pas le sous-titre mais juste la marque de mon indignation.
Et si il en veut beaucoup, ce n'est pas au niveau chant, en mode parlé,
mais au niveau des paroles. Un album qui débute par les vers
suivants : Ce soir la lune était rebelle / Je regardais le
penseur de Rodin / En marchant dans les étrons canins / Je me
sentais si belle, ça vous pose son homme. Poésie du
troisième millénaire ou d'un âge incertain, humour
décalé et paroles décapantes, on préfère
se reposer sur la musique, bien qu'aussi improbable. Mais la bande-son
passe mieux. Entre Experimental Dental School et un grand cirque à
forte présence de synthés sur une rythmique bubble-gum
et des bruits bizarres, ce rock aurait de quoi séduire. Un CD
sorti avec le soutien de la Mairie de Paris. Je ne sais pas si c'est
une blague mais j'aimerais bien savoir ce que pense Bertrand Delanoë
de Il était ma sœur.
Autre
exemple de chronique tiédasse, le Places to Hide des Bisontins
de Jack
and the Bearded Fishermen (Impure
Musik, Slow
Death, Cryptophyte,
Ocinatas
2011). Les petits plats ont pourtant été mis dans les
grands. Serge Morattel pour la production, Nick Zampiello, le type qui
a masterisé à tour de bras du Keelhaul, Isis, Converge,
vous voyez le genre du soupe qui va vous être servie, ça
va être du lourd. Du heavy, du stoner, un poil de psychédélisme,
deux doigts de Led Zep, taillé pour l'autoroute et la FM du camion,
du velu mais jamais bourrin et un chanteur mélodique dont la
voix doit faire la fierté de sa mère. C'est impeccablement
fait mais Jacques et ses pêcheurs barbus me laissent d'une froideur
indéfinissable. Pour le coup, c'est moi qui vais aller à
la pêche.
Par
contre, un groupe que vous pouvez aller écouter en allant pêcher
et sans avoir peur d'effrayer le poisson, c'est TV
Lumière avec sous le coude, leur troisième album
Addio! Amore Mio (Acid
Cobra 2011). Dire que certains osent comparer ça aux fantastiques
The
Somnambulist, sous le seul prétexte que Rafael Bord joue
du violon sur deux titres et pour les ambiances troubles et envoûtantes.
La seule ambiance qui domine ici, c'est celle de la sieste après
avoir lancer les lignes. Des Italiens qui gratouillent dans l'ombre,
avec une voix grave dont l'effet enchanteur confine à la berceuse.
Un truc post-rock tout mou, tout insipide, mi-western spaghetti sans
les piments, mi-mer d'huile qui nous les brise. Une heure de ce régime
soporifique donne des envies de meurtre en masse et de bouffer de la
viande crue. Oublier le poisson.
Comme
c'est Acid
Cobra qui régale toujours, on passe à une autre de
leur nouveauté toute fraîche, l'album Deux du duo
français lufdbf,
soit les initiales de Larsen Urbain (alias Thierry Lorée) et
Fred Debief. En parcourant la bio de ce duo, on tombe sur une chronique
de Indie Rock Mag sur leur premier EP One, sorti début 2011.
Elle parle (attention, tenez vous bien) de Beck des tout débuts,
de Jon Spencer (pourquoi pas, rajoutent-ils dans un doute), le rock
hypnotique de Bauhaus, la puissance d'évocation des Young Marble
Giants, la dynamique bipolaire de Pixies, cite Bashung, Rodolphe Burger,
Gainsbourg. Je ne sais pas ce qu'ils boivent à Indie Rock Mag
mais j'en veux bien aussi. Ne m'étonne pas que Amaury Cambuzat,
boss de Acid Cobra et Monsieur Ulan Bator apprécie cette musique.
On dirait le Ulan Bator quand ils avaient touché le fond avec
un album comme Nouvel Air. Soit un pet glacial habillé
de tapisseries électroniques pour la bande-son d'une biennale
d'art contemporain avec un chant en français, seul écho
lointain d'un Gainsbourg pour le timbre de la voix et des textes qui
se tiennent. Mais je vous conseille plutôt de les lire sur le
livret intérieur au lieu de se taper l'écoute intégrale
des dix-sept titres affolant de vide.
Tête de Gondole (18/10/2011) < suite
2ème partie >