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Stick Men With Ray Guns Some People Deserve To Suffer CD Emperor Jones 2002 [posté le 15 juin 2014] Stick Men With Ray Guns a annoncé le 13 mai dernier la réédition de Some People Deserve to Suffer sur leur propre label We Don't Have The Time Music. Même que ça sera peut-être sur un double vinyle. Pour une fois que The Art of Losing colle avec l'actualité, la devance même, on ne va pas se gêner. Et ce repressage ne sera pas un mal vu les prix indécents atteint par ce disque réalisé en 2002 sur Emperor Jones. Tout ça pour un groupe de punk-rock dont tout le monde n'a jamais rien eu à foutre. Mais qui a acquis ses lettres de groupe culte au fil du temps. Some People Deserve to Suffer. La meilleur façon de présenter ce groupe texan serait de se référer au texte introductif de John Darnielle dans le livret du CD. Une définition de ce qu'est le punk-rock et de ce qu'il aurait toujours dû être. Une musique contre l'establishment, irritante, instaurant un sentiment d'insécurité et d'inconfort pour les autres et pour ceux qui la joue et ne cherchant pas à faire comme le voisin. Stick Men With Ray Guns était le punk-rock. Stick Men With Ray Guns n'avait strictement aucun plan de carrière, n'a jamais joué plus loin que son Texas natal et n'a officiellement sorti que 4 titres réalisés sur autant d'obscures compilations. Et à en croire le bassiste Bob Beeman, c'était pas la franche amitié entre les membres du groupe. We were all very different people. We had different attitudes towards music, we had different attitudes towards performance and we fought a lot (...). Never in the 8 years we played did we take a trip out of town and all travel in the same vehicle, it was always 2 or 3 or 4 of them. We were not close friends. Avant de rajouter tout de même (but) We did love to play music together. Leur premier concert a eu lieu à Forth Worth au printemps 1981 en ouverture de Black Flag. Le dernier en juin 1988 à Dallas. Entre les deux, très peu d'enregistrements studios, beaucoup d'enregistrements en concert ou dans leur local de répétition. Une grande partie de ses bandes se retrouvent sur ce disque. 23 titres, 76 minutes de sueur, de provocation, de déraillement, d'humour, de cynisme, de souffrance, de nihilisme et d'un punk-rock qui ne ressemblait à rien à l'époque, qui ne faisait parti d'aucune scène et qui en a inspiré pas mal d'autres bien des années plus tard, les Pissed Jeans en tête. Un punk-rock frelaté, vicieux, la guitare de Clarke Blacker pleine de feedback, larsen, écho, capable de morceaux de malade comme Kill The Innocent, loin des standards punk et hardcore des années 80. Comme un Roland S. Howard en pire. La basse traînante peut faire penser à leurs contemporains de Flipper (pas sûr qu'ils se connaissaient à l'époque) mais d'après les notes de Clarke Blacker dans le livret très instructif ou sur leur site, les enregistrements ne rendent pas compte de la lourdeur et puissance que Bob Beeman infligeait à ses quatre cordes. Heureusement, la batterie de Scott Elam assure un minimum de sécurité dans le chaos en bon admirateur de Charlies Watts qu'il était. Et au bon milieu de cette déchéance, il fallait un maître de cérémonie totalement dérangé et Bobby Soxx (Bob Calvery, son vrai nom par lequel il signait toutes les paroles) était la voix parfaite qu'il fallait à SMWRG. Un organe trempé dans l'acide, le graveleux, la folie, la drogue et l'alcool qui le perdra définitivement en octobre 2000. Alors mine de rien, avec ce son rustre et sauvage qu'il leur sied si bien, Stick Men With Ray Guns aligne quelques compos hallucinantes (Christian Rat Attack (repris par Dim Stars en 1991, SMWRG attend toujours les royalties), Grave City, Scavenger of Death, Kill The Innocent, 1000 Lives (To Die), I'll Kill Mother) et du psycho-punk à effrayer un fan des Cramps. Une belle brique à travers la fenêtre aurait dit John Darnielle. Cette brique n'a rien perdu de sa force et de sa pertinence.
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