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Lustre King Shoot The Messenger CD Southern 1999 Lustre King/The Five Deadly Venoms split 7'' Thick 1999 [posté le 18 mars 2015] C'est dingue comme les groupes aiment vous couper l'herbe sous le pied. En 1999, la chronique de Shoot The Messenger disait que le futur de Lustre King était tout tracé. C'était en fait leur chant du cygne, leur unique et seul album après le mini cinq titres The Money Shot. Encore une histoire de Shot/Shoot/Shooted donc et le tir du Messenger était particulièrement inattendu. Le morceau d'ouverture, Psychoanalysis in ACTION (en majuscules) parce que l'action, c'est important surtout quand un DJ fou fait du scratch et donne une coloration rap laissant totalement circonspect. DJ Alejan reviendra plusieurs fois, ainsi que Brian Case (90 Day Men) pour appuyer sur les touches d'un synthé et parlé sur le tendu Got Your Anesthetic ou Tim Kinsella (Cap'n Jazz, Joan of Arc) qui pousse la chansonnette sur Self-Preservation Without A Map. Dernier invité de marque, James Bontempo (Sweep The Leg Johnny) pour encore plus de synthé, piano, steel drum et (good) vibes car Lustre King avait décidé de ne plus donner de limites à son noise-rock traditionnel. Il en résulte un album bien plus personnel, toujours emprunt de rythmiques percutantes (avec un nouveau batteur, Jay Dandurand) et de complexités foudroyantes (Christmas in my Pussy) mais aux ambiances variées avec des samples perturbateurs, des traces de dub (Calling Dr. Baby, Imaginary People Show Up All The Time), un mélange scratch/noise-rock barré qui fonctionne très bien (Car Thief Via Satellite), un peu comme si Moonshake venait de Chicago du groove indécent et retors, des angles durs qui font plier les genoux, du chant trafiqué, un morceau qui fait croire que ton disque est rayé (Asia Minor) alors que le début louvoyait du coté de Tortoise en mode petites frappes. Bref, Shoot The Messenger est un disque de noise-rock qui va bien au-delà de son cadre habituel, un disque qui regorge d'idées de la part d'un groupe donnant l'impression de s'être éclaté dans les grandes largeurs. Pour la postérité, Lustre King donne un inédit sur ce picture disc dont vous reconnaîtrez le dessin de Derek Hess. Collapso est le nom de ce morceau et c'est un très bon cru. Sur sa lancée de Shoot The Messenger et après quelques bruits d'une sonnette de vélo, Lustre King invoque Don Caballero à venir se fracasser sur ce math-noise-rock alliant finesse, puissance et un chant saturé du plus bel effet. Un mot sur The Five Deadly Venoms, un groupe comportant un ancien Back Of Dave. Un groupe proche géographiquement de Lustre King puisque originaire de Chicago également mais dont le noise-rock de leur titre Vice Grips est plus mélodique, plus porté sur le chant et lorgnant du coté de Helmet. Ça aurait dû donner envie d'écouter leur unique album Shapeshift publié par Thick records en 1999 mais ça n'a jamais été le cas. Craig Ackerman est le seul membre de Lustre King qui a fait par la suite des groupes digne d'intérêt avec Abilene et Sterling. Quant à Mike Lust, on le retrouve uniquement sur un split single sous son nom propre avec les géniaux Ten Grand et surtout derrière la console d'enregistrement de plusieurs groupes comme William Elliott Whitmore.
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