GIN MILL
Patron LP
Wreck-Age records 1994
[posté le 11 juin 2009]

Wreck-age records, label new-yorkais désormais défunt, n'a jamais eu la réputation d'une maison de tafioles, sortant fin 80/début 90 tout ce que le hardcore comptait de plus viril et rigolo (Madball, Judas Factor, Indecision, Milhouse, les excellents Die 116, et tout un tas de groupes plus tatoués les uns que les autres). Dans ce lot sentant bon la sueur, Gin Mill se démarquait par une approche beaucoup plus noise-rock et expérimentale. C'est pas du tendre et du reposant mais on sort des canons hardcore pour heurter de plein fouet Unsane (le fantome de Pete Shore traine sur la ligne de basse de 3lt) et Tad, voir Fudge Tunnel (le morceau Strewth en induirait plus d'un en erreur au jeu du blind-test).
C'est donc du lourd, du distordu avec ce groove malsain typiquement new-yorkais (Unsane encore sur Flight) et l'organe vocale bien grave et crachant de Rick Roy (ex-Crawlpappy), responsable également des attaques tranchantes des parties de guitare. En fin de face A, Gin Mill quitte les sentiers battus pour les six minutes de Worth en mode free-noise, avec cuivre de Steve Moses (Alice Donut) répondant toujours présent dès qu'un plan barré se pointe pour un titre totalement vénéneux et tripant après un début qui n'avait pourtant pas annoncé la couleur.
Face B, Ex-patriot a quelquechose d'un classique, limpide, percutant et vrillant (mon morceau préféré) avant de s'achever sur un long et lent No release Melvinien sans le coté hard-rock qui tâche et avec du sang urbain sur les mains. Mais on ne se quitte pas comme ça. Un dernier morceau sans nom qui a tous les caractéristiques de la reprise débarque, hélas sans dévoiler son secret. Si parmi les personnes qui vont télécharger ce disque, certaines ont la réponse, merci de la partager !
Disque unique d'un groupe éphémère avec de nombreux invités prestigieux (on y trouve également Norman "Swans" Westberg), qu'une présence sur Amphetamine Reptile aurait mieux sied que sur ce label très connoté hardcore et avec qui on aurait volontiers pris quelques coups supplémentaires dans la tronche.