Gentle Veincut
Cupid Mount Etna - CD
Hazelwood records 1995
[publié le 04 mars 2020]



Le nom de Gentle Veincut n’est pas totalement inconnu dans notre beau pays qui a toujours apprécié ce groupe (pour une fois !) puisque les Allemands ont publié deux disques avec des Français, un split 10’’ avec Kandisky en 2008 et un autre, le dernier en date, avec Poutre en 2016, sans oublier Concrete Landing, un mini-album sorti en 2007 sur Whosbrain records, un label de Cherbourg. Mais on va s’intéresser à la préhistoire car si Gentle Veincut n’a jamais été un groupe à la mode, a toujours su (hélas) rester discret avec un parcours comportant de nombreuses années de silence, il a émis ses premiers sons au début des années 90 et publié son premier album, Cupid Mount Etna, en 1995. Gentle Veincut a toujours évolué dans la sphère noise-rock. De grandes références bien connues à Chicago, Jesus Lizard en tête, ont souvent été citées pour parler de Gentle Veincut. Sonic Youth a aussi été mentionné mais comme souvent, c’est trop peu ou pas assez, très inexacte et avec un chant féminin (son pseudo est She Dog) qui tient la baraque, la comparaison avec Uzeda/Bellini et un détour vers Jackonuts aurait déjà plus de sens sans rendre justice à Gentle Veincut. Sur Cupid Mount Etna, la musique et la somme de ces rapprochements élogieux ne sont pas encore à la hauteur de ce que Gentle Veincut produira par la suite. L’album, comme souvent un premier album, est trop long (et on ne tient pas compte des trente minutes finales de remplissage à la fin de It’s Enough To Make One Sick), les compos ne sont pas toutes à tomber, Gentle Veincut semble encore chercher son style avec des morceaux comportant des cuivres, de l’exotisme avec du baglama et darbuka, des effets multiples avec un DJ invité, des samples, du piano (tout ça disparaîtra dans les disques suivants) et des ambiances sortant du cadre noise-rock. Mais on sent que ça fermente, le talent est là et le groupe originaire de Francfort et ses alentours, quand il décide d’envoyer et de se mettre à rocker, ne rate pas sa cible avec des morceaux finement dissonants, abrasifs, accrocheurs et une belle touche de classe qui ne fera que s’amplifier dans le futur.