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The
For Carnation
Fight
Songs - CD
Matador
records 1995
Marshmallows
- CD
Matador
records 1996
[publié le 12 février 2020]
Brian
McMahan et David Pajo. Ces deux noms devraient suffire à vous mettre
sur la voie. La voie de Slint. Qui sont impénétrables et
ainsi va The For Carnation. Les anciens chanteur et guitariste du mythique
album Spiderland recréent cette alchimie si particulière,
ce mystère fait musique. Mais alors que Slint jouait sur les contrastes,
la tension, entre murmures et explosions, The For Carnation est une lumière
brillant dun éclat constant, une lumière vacillante,
fragile qui pourrait disparaître sous une simple brise. Le monde
de lobscurité que The For Carnation ne perturbe jamais dune
déflagration soudaine, lart consommé et à son
paroxysme de la tension sur un fil extrêmement ténu, en apnée,
le silence apprivoisé, un fantôme séclipsant
derrière un nuage de sable et cest de toute beauté.
En 1995, avec deux membres de Tortoise (John Herndon et Doug McCombs),
The For Carnation publie Fight Songs. Trois titres seulement dont
How I Beat The Devil qui vient contredire tout ce qui vient dêtre
écrit. Un très court morceau qui après un faux-départ
se révèle nerveux, enlevé, rutilant. Mais lessence
même de The For Carnation sont les deux pièces maîtresses
Grace Beneath The Pines et Get And Stay Get March. Plus
de treize minutes à elles deux avec le chant parlé, susurré
si typique de McMahan, des mélodies en apesanteur pour une histoire
intimiste, plus de silence que de notes, la discrète présence
du London Symphony sur Get And Stay Get March pour tapisser le
fond délégantes cordes de violons, une rythmique mesurant
chacun de ses gestes et les deux guitares égrenant des notes aussi
narratives que splendides. Cest pas avec Fight Songs que
vous allez partir au combat ou alors la fleur au fusil et ça me
va parfaitement ainsi.
Marshmallows
sort en 1996 et il est enrichit de cinq nouveaux membres (mais sans doute
pas à plein temps et sur tous les morceaux) : Grant Barger (Palace
Brothers), Brad Wood (surtout connu maintenant pour ces enregistrements
de groupes), John Weiss (qui fut pendant un très bref moment le
batteur de Rodan), Tim Ruth (Evergreen) et Michael McMahan, le frère
de Brian, seul rescapé de la période Slint puisque David
Pajo a quitté The For Carnation, ce qui confirme que le groupe
est avant tout le projet de Brian McMahan, seul membre permanent du début
à la fin de The For Carnation. Mis à part les deux courts
titres On The Swing et Lmyr, Marshmallow, plus légers
et doux, ce premier album tourne autour de quatre pièces centrales
cherchant dans la durée de quoi vous faire sombrer ou léviter,
ça dépend comment on prend cette musique profonde et désespérément
prenante. Le point culminant se nomme Salo. Avec son gimmick répétitif
ressemblant à un sonar au fond des mers et sa tension un peu plus
accentuée avec cette batterie qui claque, cest ce qui ressemble
le plus à un titre égaré de Slint et il est grandiose
tout comme les presque neuf minutes de Preparing To Receive You,
subtilement répétitives à en pleurer. Fight Songs
et Marshmallows seront compilés sur le CD Promised Works
en 97 (Runt records) et un ultime album self-titled sortira en 2000 sur
Touch And Go et Domino mais ces deux premiers disques me suffisent. The
For Carnation, le plus beau testament de Slint.
infos
fight songs CD : written
and performed by David Pajo - guitar, John Herndon - drums, Dough
McCombs - bass, Brian McMahan - guitar, vocal, and programming, Grant
Barger - engineering. String arrangements transcribed and performed
by Andrew Bonacci and the London Symphony. Mastered by Greg Calbi.
Cover painting by Elisabeth Kelly. Sculpture by Rebecca Gallion. Photographs
by Noel Saltzman. Layout by Tim Furnish and Dan Osborn
infos marshmallows CD : Grant Barger, Brad Wood, Dough McCombs,
John Herndon, John Weiss, Tim Ruth, Michael McMahan, Brian McMahan.
Mastered by Greg Calbi and Andy Vandette. Painting by Elisabeth Kelly.
Photograph of painting by Garry Henderson. Imaging and layout by Dan
Osborn and Mark Ohe. String arrangements by Gordon Jenkins and his
Orchestre. |
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