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DRUNK
TANK
s/t
LP
Radial/Matador records 1991
[posté le
31 décembre 2010]
Quoi de mieux pour finir l'année qu'un Drunk
Tank ! Même si on ne vous souhaite pas de commencer 2011 dans une
cellule de dégrisement. Avec Drunk Tank, laisser tomber champagne
et cotillons. C'est whisky (sans glace forcément, on est des puristes),
triple dose jusqu'à voir le fond de la bouteille. Du dur, du rocailleux,
à boire dans un bouge miséreux, un truc pour les ours. Un
groupe de Chicago, entre 1989 et 1992, qui, comme tous les groupes avec
un seul album au compteur, n'a pas eu le temps de marquer de son empreinte
l'histoire, même petite, du punk-rock. Et c'est bien dommage. Ne
vous fier pas à la tendre pochette. C'est du gros gibier que Drunk
Tank est parti chasser. Le trio avait tous les éléments
pour durablement vous buriner la tronche d'un noise-rock obtus à
la Big'N, la haine latente d'un Big Black avec la voix d'un poète
de la trempe de Killdozer sans l'humour. C'est ce qui marque d'ailleurs
les esprits. Cette sonorité grave, grondante, ce tank pénétrant
dans la toundra à charge de fantassins, marche avant, marche arrière,
marche avant sur les corps et cette guitare qui ne dévoile ces
pics qu'une fois la ferraille dégagée. Bien
que ce ne soit mentionné nulle part, Steve Albini l'incontournable
est à l'enregistrement. Seul moment de gaudriole, la fin
de la face A avec le morceau Pin-up Girl et les longs râles
finaux de la demoiselle et de son preux chevalier. Nous aussi, on est
très heureux, on nage en plein bonheur de ces one-shot qui font
les plaisirs solitaires.
Sur la version CD, quatre titres en plus, soit les deux singles Leadfot
et Hayride réalisés
en 1989 sur Radial (compris dans le download du
LP). A leur discographie également, Missing, un 7'' enregistré
pour une Peel Session (le CD compte un titre en plus), paru en 1995, après
la fin du groupe et toujours sur Radial. Et pour être tout à
fait complet et être dans le ton continu de cette rubrique de grand
maniaque obsédé (mais vu le nombre de télé/dé/chargements
procurés, ça n'est pas prêt de s'arrêter), une
participation (avec le titre Hog Ditch, premier morceau de ce présent
album) à la prestigieuse compilation Mesomorph Enduros en
1992, aux cotés de Jesus Lizard, Cop Shoot Cop, Tad, Unsane, Melvins,
Foetus, Hammerhead et autre crème de la scène noise des
années 90 auquel ils n'auront jamais eu le droit.
infos
: 33 rpm, black vinyl. Recorded March 9 & 10, 1991 at Waterfront Studios,
N.J. DT : Alex Barker (Treble Guitar), Steven Cerio (Drums), Julian Mills
(Bass Guitar, Vocals). Bunny Label : Steven Cerio. Cover Photo : Laura
Brem.
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