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Big Black Sound Of Impact - LP Walls Have Ears records (Blast First) 1986 [publié le 04 septembre 2016] Sound Of Impact. Big Black a toujours eu le sens du titre choc, du titre qui claque. Atomizer, Songs About Fucking (les deux albums de Big Black). Avec un généreux sens de la provocation. You got it all, Dad ! We're gonna hit ! Big Black a toujours appeler un chat un chat. Et de l'impact, ce live en a à revendre. Un disque réalisé comme un bootleg mais totalement en accord avec Steve Albini, Dave Riley et Santiago Durango. Et Blast First également, le label anglais qui sortait les disques de Big Black en Europe. Un faux disque pirate avec un faux nom de label (Walls Have Ears), le nom du groupe non mentionné sur la pochette et de faux titres de morceaux. Kerosene se fait appeler Gas Jockey Huff, Pigeon Kill est nommé Bird Thang ou Bird Bag, I Think I Fuck Your Girlfriend Once est l'autre doux nom de Bad Penny, Cables se fait passer pour Kill The Cow ou Loud Cow, etc... Et si vous vous demandez pourquoi certains titres ont le droit à deux noms différents, c'est parce qu'ils sont présents en double sur ce live du fait que trois lieux d'enregistrements figurent sur Sound Of Impact (la face A à Muncie dans l'Indiana et la face B se partageant entre deux autres salles, MPLS (?) et Clogland (en Hollande ?)). Mais l'histoire de ce disque se termine mal pour Blast First. Pressé d'abord à 1000 exemplaires, puis 500, Blast First l'a représsé vers 1990 à 500 autres exemplaires sans l'autorisation de Big Black. Et on ne transige pas avec l'intègre Steve Albini qui quitte sur le champ Blast First avec le catalogue de Big Black et son projet suivant, Rapeman. Albini déclara même à l'époque qu'il allait brûler les $5000 que Paul Smith (le boss de Blast First) lui avait donné pour la vente des 500 copies non autorisées. Mais ça, personne ne sait - à part lui-même - s'il l'a vraiment fait... Sound Of Impact est donc un disque live qui butte. Certains jurent, crachent même que quelques morceaux sont meilleurs que les versions des albums ou l'autre live officiel (Pigpile en 92), comme Cables ou Jordan Minnesota (du nom d'une ville où une sombre et vaste affaire de pédophilie avait secoué la communauté locale). Je vous laisse juge pour savoir si ces versions sont supérieures ou non mais il est vrai que le son de Sound Of Impact cristallise le bruit blanc de Big Black, éclate comme mille pics de verres dans la chair tendre, que les deux guitares grattent comme du papier de verre et que la boite à rythmes résonne, martiale et impénétrable. Et au passage, il est ironique de noter que ces versions live retranscrivent la hargne et l'intensité aussi bien, voir mieux, que les versions studios d'un type (Steve Albini) qui passe pour être un gourou maniaque des enregistrements. 18 titres, aucun inédit, même le rare Rema Rema, deux blagues d'un facétieux Albini en grande forme (dont une histoire de souris et d'éléphant dont la moralité est : with a big dick, you don't need a snappy car) et des pétards que Big Black a toujours adoré faire exploser sur scène. Car Big Black, c'est avant tout l'amour du bruit sous tous ces états, l'amour de la musique noise-rock. Comme il l'écrit dans le livret accompagnant ce disque : I like noise. I like big-ass vicious noise that makes my head spin. I wanna feel it whipping through me like a fucking jolt. We're so dilapidated and crushed by our pathetic existence we need it like a fix. Un texte dans lequel il ne fait comme d'habitude aucune concession et est sans pitié, surtout pour tous les groupes pionniers. Comme SPK ou PIL qui signent sur des majors, Alan Vega qui fait un disque de disco avec Ministry, les Stranglers qui utilisent une section de cuivres ou reprochant à Husker Du de sonner désormais comme Buffalo Springfield. Il est permis de se marrer. Mais Sound Of Impact, c'est l'illustration parfaite de ce bruit fondateur, ce bruit sans compromis, ce bruit qui te cloue la cervelle, ce bruit aliénant et essentiel qui détourne les âmes faibles du mauvais chemin, les empêche de faire des conneries avec des enfants ou des vaches, l'histoire d'un groupe référence et jusqu'au-boutiste qui avait le besoin maladif de tout contrôler.
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