| Sabot 
      + Choo Choo Shoe Shoot Mercredi 15 avril 2009
 Mondo Bizarro - Rennes
 
 Après 
        avoir lamentablement raté le concert de One Second Riot et Kiruna 
        coché de longue date le mardi 14 et qui, bizarrement, a eu lieu 
        la veille, on se rattrape le lendemain avec les nantais de Choo Choo Shoe 
        Shoot et le duo assimilé tchèque Sabot. Jamais deux fois 
        la lose dans une seule semaine, c'est la règle, surtout quand c'est 
        l'asso des Moller-Plesset qui régale. Une affiche qui fleure bon 
        l'amitié et les sentiments dégoulinants : Sabot avait hébergé 
        et organisé une date pour les Moller dans leur fief de Thabor en 
        2003 et les Choo Choo, des potes de longue date prouvant qu'on peut être 
        rennais et nantais et s'aimer quand même. Une soirée comme 
        celle là ne pouvait être qu'intime, même si ils font 
        légèrement mieux que pour la soirée de Kourgane (la 
        lose, ça se partage), soit à peine 60 pelés.
 
  
 C'est dans cette atmosphère détendue que débute chaudement 
        le show des Choo 
        Choo Shoe Shoot à l'aise dans leurs chaussettes d'archiduchesse 
        archi sèches (on ne devrait jamais faire un scene report le dimanche 
        après-midi). Et en parlant de duchesse, c'est l'occasion de voir 
        pour la première fois le groupe avec une nouvelle chanteuse, le 
        troisième concert pour eux dans cette configuration. Et franchement, 
        la transition se fait impeccablement. Jamais facile de débarquer 
        en cours de route, les comparaisons sont inévitables mais le passé 
        va vite s'effacer. Le rock-noise millimétré des Nantais 
        continue d'afficher sa détermination, Big'N et Dazzling Killmen 
        en ligne de mire avec deux nouveaux morceaux, dont un très long 
        sur la fin et à tiroirs, carrément enthousiasmant. La chanteuse 
        arpente la scène, prend de l'assurance, se ballade avec le micro, 
        le remet, se plie en deux et apporte un peu d'humanité face à 
        trois gaillards concentrés et à max sur leurs instruments 
        respectifs. Tout l'album Choose your own romance défile, 
        c'est-à-dire tout le répertoire ce qui signifie que pour 
        le rappel, il faut faire une croix dessus à moins de rejouer deux 
        fois le même morceau. Va falloir penser à travailler les 
        reprises à l'arrache. Pour les conseils, demander à Moller-Plesset.
 
 
  
 Sabot, ça fait tellement longtemps que ça existe - 20ans 
        d'âge - qu'on en viendrait presque à les oublier ! Ils viennent 
        de sortir leur neuvième album (Further Conversations) et 
        entament leur énième tournée européenne. On 
        ne compte pas les kilomètres chez les Sabot. De leur point central 
        à Thabor en République 
        Tchèque, ils parcourent le monde sans compter, suffit de regarder 
        la section where 
        we've been de leur site pour s'asseoir et apprécier l'engagement 
        et la motivation de ces désormais cinquantenaires. Après 
        toutes ces années, on les retrouve comme on les avait laissés 
        (si je me rappelle bien, c'était à L'Antipode à Rennes 
        ya environ 7/8 ans). L'aspect virtuose vous saute tout de suite aux oreilles. 
        J'ai même eu un peu peur dès le premier morceau.
 Christopher Rankin et sa magnifique basse transparente vous aligne des 
        plans jazz-p(f)unk à filer le tournis alors que Hilary Binder joue 
        étonnamment basique derrière sa batterie. Je me sens vieux 
        d'un coup. Musique d'un autre âge, ça va être imbuvable, 
        j'en suis sûr. Mais c'est sans compter sur leurs racines punk-rock. 
        Ca s'installe peu à peu. La batteuse et son mini-short très 
        saillant augmente rapidement la dose, maltraite ses peaux pendant que 
        le bassiste a enclenché la pédale distorsion. Et là, 
        ça va tout de suite mieux. Les compos tortueuses de Sabot ne sont 
        pas de bois. Alternance entre son claire et son saturé, jeu technique 
        et jeu rentre-dedans, c'est-à-dire en langage Sabotien, toujours 
        technique mais à fond pour mieux oublier la technique. Ca suit 
        dans le fond ? Oui, c'est pas simple un concert de Sabot, c'est comme 
        sur disque. Sauf que là, vous avez les clins d'il de Rankin 
        et les grimaces de Bender en plus. A chaque ligne de basse qu'il juge 
        marrante, vous avez le droit à un regard malicieux du bassiste 
        pour voir si le public apprécie autant que lui tout l'humour de 
        son jeu. La réponde est non, on capte pas tout, cher Christopher, 
        mais le plaisir est communicatif et le groupe (particulièrement 
        Rankin) finit par me convertir à leur science infuse s'effaçant 
        au profit de leur vigueur de jeunes poulains. Ca joue énergique, 
        tellement énergique que la batteuse semble bien fatiguer. Le public 
        en redemande. Elle vient gentiment voir le premier rang pour signifier 
        que là, non, c'est plus possible. On a l'âge de ces artères, 
        hein ma bonne dame mais j'aimerais bien avoir ces artères et ce 
        qui coule dedans quand ça sera mon tour ! Et puis, ce temps de 
        concert suffit amplement. Durée idéale pour des retrouvailles 
        qui donne envie d'aller écouter leur nouvel album.
 SKX (20/04/2009)
 
  
 
  
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