Dernier concert de la saison pour l'asso organisatrice K-Fuel. Pire que les fonctionnaires, c'est carrément 4 mois de vacances qu'ils s'accordent ! Faut dire que les fréquentations ne tirent pas vers le haut. Devant les affiches aventureuses, le quidam a de plus en plus de mal a bougé son fondement vers les antres moites et enfumées, son esprit de curiosité étant au fond des chaussettes. Phénomène banal hélas. Rapider et Mae Shi sont deux groupes américains foulant les terres européennes pour la première fois. Sur les disques, ça tire dans tous les sens. La mentalité est loufoque. Le concert s'annonçait anti-cartésien et ça n'avait rien avoir pour une fois avec le houblon. Mae Shi a tout juste l'âge légal de quitter la fière patrie américaine. Quatre gamins dans le vent qui mélangent une approche punk et foutraque avec un esprit très do-it-yourself. Un 2ème batteur a pris la relève pendant la tournée. Un pote qui remplace pratiquement au pied levé l'habituel dont le retour programmer au pays s'est fait 1 ou 2 jours plus tôt. Il en faudrait plus pour décourager ces jeunes insouciants va. Le chanteur 40 kgs tout mouillé perce l'assistance de ses cris de femelles en rut pendant que le guitariste et le bassiste alternent les positions. N'y voyez rien de sexuel. Un simple jeu de scène pour faire passer le temps. Car si tout ça est bon enfant et sautillant, il ne faut pas trop creuser non plus. Comme sur leur album " Terrorbird ", leurs compos manquent cruellement de coffre et d'intérêt pour tenir une scène en halène. On peut essayer de s'extasier sur la pilosité mamellaire du batteur, trouver récréatif le guitariste troquer son instrument contre un petit synthé qu'il joue assis sur le devant de la scène, à l'arrivée, ça va pas rester dans les mémoires. Ca le mérite de ne pas prendre le choux et de garder dans nos têtes le soleil qui persiste au dehors depuis plusieurs jours (mmm ça c'est bien envoyé). Et oui, ami(e)s de la poésie, la Bretagne ça vous gagne et Rapider Than Horsepower va tenter de nous maintenir le moral au beau fixe. C'est l'imposant Michael Anderson, chanteur maniaque également de Racebannon, qui centre les débats, seul contre trois blondinets à qui vous pourriez confier vos petites sœurs sans aucun souci. Deux guitaristes, pas de bassiste. Autant vous dire que ça va tricoter et effectivement ya de quoi passer l'hiver au chaud. Les mèches rebelles des deux gratteux ne les empêchent pas de voir le manche de leurs instruments qu'ils (non je n'utiliserait pas le mot asticoter) manient avec dextérité mais ça se passe ailleurs, ailleurs que vers ce plancher qu'ils n'ont cesse de regarder malgré quelques sourires timides, vers ce chanteur dont les ressorts qui lui tiennent de pattes l'embarquent dans une chorégraphie entre le rap et le swing. Un fameux jeu de jambes, les chevilles souples, le bras qui harangue la foule, c'est pour le moins original et incongru. Rapider coule son rock dans une source qui remonte à US Maple et Polvo. Les titres défilent dans la bonne humeur, le soleil continue de briller avec des titres nouveaux qui demandent une certaine habitude. Est-ce pour cette raison que je reste en bordure de set ? Tout se passe pourtant pour le mieux mais le concert sent quand même la routine et allez savoir pourquoi, je m'attendais à quelquechose de plus dingue et prenant. Après trois semaines de tournées, les troupes ont l'air fatigué et ce concert de Rapider Than Horsepower est juste agréable. Quand on a écouté les disques à fond et sacrifier encore un peu plus de ses tympans, on ressort forcément un poil (celui du batteur de Mae Shi) déçu… La fin de concert se passe en famille et en bordel. Mae Shi monte sur scène rejoindre Rapider pendant que le chanteur de ces derniers est parti voir si dehors l'oxygène était plus frais. A l'image de cette affiche, tout ça est bien marrant et sympathique mon cher Jean-Mimi mais ça manque de consistance. Allez, bonnes vacances K-Fuel et n'oubliez pas de rocker l'année prochaine !

SKX (13/06/2005)