Racebannon + Battleship
samedi 10 juin 2006 - Mondo Bizarro - Rennes

Cinq mois plus tard, le compte-rendu des Bananes rances ! J'aime prendre du
recul. Mais comme je n'ai point vu d'articles sur leur tournée en France et que
j'ai des photos à rien faire sur mon disque dur, j'y vais de ma petite bafouille. Faut juste que je retrouve mes neurones sur mon disque dur à moi qui me sert de mémoire. Battleship, c'est californien, ça circule sous l'étiquette hardcore-screamo chaotique. L'écoute de leur premier album present princess sur On/On Switch le confirmait. Bref, que du banal et le début du concert le confirmait. Un guitariste qui tourne le dos continuellement au public. J'aurais bien été incapable de reconnaître sa tronche après le concert. Ca tombe bien, son jeu est brouillon et quasi inaudible, autant l'oublier de suite ! Un chanteur tout en nerf qui se tord dans tous les sens, fidèle à des centaines d'autres dans le genre. On était pas parti pour grimper au rideau. Et puis je ne sais par quel miracle, alors que j'étais à deux doigts de filer à l'anglaise, le truc s'est mis peu à peu en place, notamment et surtout grâce à la section rythmique. Un groove lancinant, une touche de Arab on Radar, des compositions, les nouvelles, qui sortent de l'ornière screamo-hardcore et le concert prend son envol. Un court envol vu que le concert a duré trente minutes à tout casser (dont quinze minutes de chauffe) mais envol quand même. L'écoute de leur nouvel album Hearts Addendum le confirme. Battleship devient fréquentable.

Racebannon sur disque tue sa race. Une poignée d'albums où l'orgie décibelique
pète à tous les étages, venant à bout de toutes les résistances psychiques des plus endurcis aux musiques noise et extrêmes. Curieux de voir ça sur scène. Plaisir masochiste. Le chanteur n'est pas un inconnu. Michael Anderson était passé arpenter la scène du Mondo un an plus tôt avec son Rapider than Horsepower. Son flot de paroles est encore plus intense. Autour de lui, trois solides gaillards (je m'attendais à plus de monde mais des changements de
personnel dans cette odyssée tumultueuse ont du intervenir). Un guitariste barbu qui porte à merveille le t-shirt Iron Maiden ou un truc du genre et le sabbat peut commencer. Le groupe vient de composer un nouvel album et ça s'entend. Que du nouveau morceau ! Et la nouvelle tournure prise par le groupe perd de sa folie noise pour venir heurter les flancs du metal. Mais du metal comme ça, j'en veux bien tous les jours ! Le guitariste n'a pas que le t-shirt metal, il en a aussi le jeu (un peu) mais bien vicié de l'intérieur, les poses, mais c'est pour rire, gros clin d'oeil aux camarades et sourire en coin de circonstance. Du metal façon Racebannon, ça ne peut donner que quelquechose de bizarre, une bête aux confins de plusieurs extrêmes avec toujours cette touche hypnotique, ce batteur qui relance tout le temps, les compositions qui partent en cercle, qui se nourrissent d'elle-même, ce psychédélisme d'un nouvel âge avant de retomber sur ces pattes et nous couper les notres, de pattes. Je ne me souviens plus de tout mais je me rappelle que je ne m'attendais pas spécialement à ce style de concert. Racebannon évolue mais ya pas de lézard, je les joue toujours gagnant, loin des codes et loin devant les autres.

SKX (28/11/2006)