Neptune + Jessica Rylan
samedi 17 septembre 2005
Rennes - Mondo Bizarro

Après un été vierge de tous concerts, les tympans sont avides de bruit en tous genres. Les New-Yorkais de Neptune sont là pour vous servir. En guise d'introduction, Jessica Rylan (qui fut la première bassiste du groupe), une blondinette à lunette, seule avec sa voix et son ordi-machine. Pour commencer sa performance, un chant a capella et en français pour se mettre le public dans la poche. C'est pas gagné. On entend très bien les mouches volées. Même du bar. Quelques bidouilles plus tard, son set très court prend fin. Je n'en dirais pas plus… Neptune a perdu un membre en route. Le batteur John Manson (des deux percussionnistes, c'était celui qui était assis lors de leur venue en octobre dernier) et aussi boss du label Mister records. Mais après tout, ce n'est que la 12ème personne à avoir fait un passage dans Neptune. Seul Jason Sanford est la pièce d'articulation majeure. L'intersaison ne donnera à aucun recrutement supplémentaire. Neptune adapte son jeu et, confidence du bassiste Mark Pearson, Neptune n'a jamais sonné aussi percutant… Sur scène, c'est toujours et plus que jamais le grand déballage. Le percussionniste Daniel Boucher est passé du stade debout au stade assis avec à ses cotés une table de pédales et fils tordus. Pas banal pour un batteur. Au point de s'y perdre et de se demander en plein milieu du concert pourquoi cette fucking pédale ne marche pas avant de s'apercevoir, tout penaud, qu'il avait oublié de tout simplement la brancher ! Rires narquois de ses deux compères. Les guitares et basses sculptées sont toujours du plus bel effet. Monstres tranchants prêt à vous mordre. Mais la nouvelle bête innovante est une sorte de synthé pour Capitaine Crochet. Un truc fait maison où les touches sont des tiges en ferraille reliées à un impossible branchement qui ferait hurler d'effroi tout électricien certifié conforme. Le bassiste n'a pas tort. Les compositions gagnent en force, hésitent entre mélodies et plages uniquement bruitiste et ambiantes, d'effets retords qui tournent en boucles et énergie punk-rock. Car l'intérêt de Neptune, c'est d'allier cet inusable mélange bruit et mélodies, de sortir la machine à irriter et proposer l'antidote avec, de séduire autant un public avide de Cop Shoot Cop et de musiques électroniques. Un masque à gaz et un casque de steward plus tard, le bassiste sort la planche en bois. Une planche électrifiée à laquelle il inflige de violents coups de semelles tout en triturant des boutons. Malgré cette machinerie infernale, l'ambiance est détendue. Presque trop. Les trois Neptune prennent leur temps entre chaque morceau. Les multiples changements d'instruments et de raccordements y sont pour beaucoup. Vous commencez à peine de vous mettre dans l'ambiance d'un superbe morceau, prêt à enchaîner, à monter en pression que celle-ci redescend le temps que ces messieurs se rebranchent. Un concert en montagne russe. Mais quand ils vous emmènent tout en haut, c'est le pied intégral. Un des groupes les plus intéressants et innovants du moment.

SKX (09/10/2005)










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