Dimanche soir. Rien de tel pour un concert. Première fois que je mets les pieds à La Barakason. Une chouette salle de concert à dimension humaine qui se trouve à Rezé dans la banlieue nantaise. J'aurais très bien pu me passer de ce déplacement vu que The Ex passait le mardi d'avant à Rennes au Jardin Moderne. Mais le même soir se produisait au Mondo Bizarro, le vieux groupe punk australien The Saints. Alors entre deux groupes qui ont pratiquement commencé en même temps (on va pas chipoter pour 3, 4 ans hein, après autant d'années de service !!), j'ai choisi mon camp et opté pour les Saints. Surtout que The Ex, on ne compte pas les occasions de les voir et les rerevoir et que et que… bon j'ai l'air de chercher à me justifier comme ça… aller voir les Saints… avec plus que Chris Bailey en pièce originale, pas loin de l'âge légal de la retraite, est-ce bien raisonnable hein ? Parce que voilà… euh… en fait, c'était à chier et j'aurais mieux fait d'aller me coucher tôt ce soir là ! Mauvaise pioche. Ca démarre bien pourtant. Le Bailey, avec sa bouteille de vin blanc sur scène, il avait encore l'air pas trop mal conservé, presque encore crédible et ses 3 musiciens assuraient la moyenne. On a presque bander quand ils nous ont refait " I'm stranded ". La foule est compacte, attendait de pied ferme son idole et tout le monde s'est mis à rêver. La moyenne d'âge flirtait plus vers les 40 que les 20 mais bon, on les emmerde les jeunes, c'était quand même les Saints !!!! Et puis au bout du 4,5 ème morceau, le gratteux s'est mis à se prendre pour Joe Satriani. Vas-y que je te pète solo sur solo. Tous les morceaux sont saccagés, ça part dans des ballades qui ont plus à voir avec du rock FM que du punk 77. La foule se retire un à un, tête basse, la crête en déconfiture. Punk is not dead mais pour les Saints, c'est les deux pieds devant, aucun doute là-dessus. Tout ceci nous ramène à notre dimanche soir. Au moins The Ex n'a jamais lâché le morceau. Leurs bientôt 50 balais, c'est juste pour les rides car dans leurs têtes, c'est 15 ans d'âge mental ! Le personnel change mais la mentalité et l'envie restent. La dernière arrivée Roze-Marie à la contrebasse a déjà fait ses valises. Trop de tournées, trop de fatigue. Massimo Pupillo, le bassiste du groupe italien Zu la remplace au pied levé. Et le bonhomme, en basse, il s'y connaît ! Il faut le voir s'éclater avec le reste du groupe et les deux guitaristes, Andy et Terry, on croirait que ça fait 10 ans qu'ils jouent ensemble. Le son et le concert de The Ex gagne en rock et en volume sonore. Ca va à l'essentiel. Une bonne claque à n'importe quel petit jeunot. The Ex fait le forcing pour que Massimo continue l'aventure avec eux. Affaire à suivre…
Avant cela, on aura eu le droit à Mollasses. Un groupe canadien qui porte très bien son nom (je crois que c'est fait exprès d'ailleurs). J'ai bien fait de tomber dans un bouchon sur la rocade nantaise. J'arrive pour les derniers morceaux. J'aurai pu m'endormir. Puis Thalia Zedek. L'autre bonne raison de faire le déplacement (même si elle se produit à Rennes deux jours plus tard). Mais l'occasion de voir deux fois une telle dame, que dis-je, un mythe de l'underground rock américain, ça ne se rate pas. La Zedek a fait parti d'un tas de bons groupes comme Uzi, Live Skull et surtout Come. Elle ne se contente pas de vivre sur son passé et si on l'apprécie toujours autant, c'est parce que la qualité est toujours au rendez-vous. C'est sous son propre nom qu'elle se produit désormais. Un violoniste (qui joue aussi dans Mollasses), un batteur et elle, toute de noire vêtue, qui n'a l'air de rien mais son regard en dit long. On en recause plus longuement lors du scene report de sa venue à Rennes mais j'étais bien content d'avoir fait le déplacement…. Quand enchaîne Miss Goulash, l'ambiance change singulièrement. On passe d'une musique introspective à une ambiance festive. Ca fait un rien bizarre. Sur scène, c'est foule. Violon, violoncelliste, section de cuivre, chanteur, bassiste et batteur. En tout, huit personnes. Les Lyonnais sont tout de suite chaud. Pas champions de France pour rien. Le chanteur assure le show avec chorégraphie pour amuser la galerie. Le bassiste prend son pied tout seul dans son coin. Miss Goulash a le sens du spectacle. C'est théâtral, pas autant que De Kift mais c'est sur les mêmes bases. Même remarque pour la musique. Très plaisant à regarder mais je décroche peu à peu. Les volutes de leur musique enjouée s'effacent dans mon esprit embrumé. La suite, vous la connaissez. Dehors, c'est tempête en avril. Une pluie qui vous plombe le dos et une route qui s'annonce longue. Demandez à The Ex, ils la connaissent sur le bout des pneus.

SKX (16/05/2005)