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Doppler - Tachkent - Microfilm Vendredi 13 mai 2005 Mondo Bizarro - Rennes Organisation : K-Fuel Soirée 100% française en ce jour de vendredi 13. Pour notre plus grand malheur, des Poitevins s'invitent à la dernière minute. Microfilm ont un trou dans leur calendrier et comme ils ont la mémoire courte, ils viennent prendre une mouflée en terre bretonne une fois de plus. Les Poitevins, c'est bien, mais ça ne finit jamais les soirées. Trêve de conneries. C'est devant un public très clairsemé qu'ils ouvrent le bal. Groupe instrumental, c'est avec un drap derrière eux et des images dessus qu'ils communiquent aux masses (enfin si je puis dire). Les morceaux sont plus tendus que sur disque, la rythmique avance dans le bon sens, les guitares égrènent de bonnes parties fines, le bassiste a le torse poilu et le téton percé. Ca joue du second degré. Bref c'est du poitevin détendu du gland. Comme sur disque, je décroche sur la longueur mais ce que j'en ai vu m'a bien plu. Au tour de Tachkent, les régionaux de l'étape. Nouveau groupe rennais. Une basse, une batterie. Ce n'est pas une spécialité locale, loin de là, voyons ce qu'ils ont dans le ventre. Nullement instrumental (au contraire de beaucoup de leurs confrères), ce duo opte carrément pour les deux chants. Un bon point ! Le micro du batteur pendouille juste au-dessus de son crâne comme un pommeau de douche, ce qui lui donne un air torturé et bizarre quand il pousse ces cris. Rythmes éclatés, feintes de corps, fins en trompe l'il, musique austère et froide que vient réchauffer de temps à autre les mélodies d'une basse qui gagnerait quelques degrés dans le volume sonore. Ils n'ont sans doute pas beaucoup de concerts à leur compteur mais les idées sont là et montrent déjà de l'assurance sur scène. Faut que tout ça mûrisse, s'enflamme mais les cendres sont bonnes ! Doppler arrive directement de Lyon. La traversée est longue, la bête est déjà fatiguée mais dès que l'électricité pénètre leurs instruments, le feu part comme sous un fort mistral. De drôles de mains agrippent les micros du trio pendant que leurs (mini)amplis tanguent dangereusement sur des mannequins qui n'ont pas perdus que leurs mains mais aussi leurs troncs. On s'en prend plein la gueule. Les rythmes foisonnent, le guitariste, le corps sans cesse plié en deux sur un instrument qui semble trop petit pour lui, envoie les décharges. On saisit d'un coup toute l'osmose entre les 3 musiciens, comment tout s'imbriquent, se complètent dans une furia sonore. La rythmique est prépondérante, fait un travail de sape. Je surprends des regards et des sourires entendus aux premiers rangs. Vraiment impressionnant. Ils vous font tout ça avec aisance et décontraction à l'image des grimaces du bassiste et on sent toute la complicité qui règne entre eux trois. " Roquette " porte son nom comme un charme et son break au milieu où ils arrêtent les décibels pour gueuler à trois a capella est du plus bel effet. Le concert est hélas un poil court. Le batteur a eu le tort d'avoir son anniversaire la veille et le lyonnais a le cerne apparent !! Qu'importe. C'est un concert de feu de dieu, un déluge de sons bien charpenté. Ca faisait longtemps que je n'avais pas pris un tel pied, une bonne branlée noise en pleine poire. L'effet Doppler. SKX (17/05/2005) |