Buildings
+ Minia Zavout
Jeudi 6 septembre 2012
La Bascule, Rennes
orga. : KFuel
La Cigale,
ayant chanté tout l'été, se trouva fort dépourvue
quand la bise fut venue. Sauf qu'à Rennes, la cigale on ne
l'entend point de l'été et on est bien content qu'elle remette
ça en septembre. Après deux mois d'abstinence musicale dans
les lieux sombres et pas très bien insonorisés, retour à
La Bascule, dont les voisins, quant à eux, adorent la période
estivale. En plus, pour la rentrée, KFuel ne fait pas dans la dentelle.
C'est du volumineux et du bruyant qu'ils ont conviés avec le trio
de Minneapolis Buildings et les Rennais de Minia
Zavout.
En russe, Minia Zavout signifie Je m'appelle. On avait le Je
me souviens pour Hüsker Dü. Souhaitons leur le même
destin bien que Minia Zavout en soit encore très loin. Ce jeudi
6 septembre 2012 marque leur tout premier concert. De grands débuts
avec un tract qui se fait sentir sur les premiers morceaux pour ce duo
guitare-batterie. Un guitariste qui n'est pourtant pas à sa première
scène puisqu'il est aussi membre de Chère
Catastrophe (un split 10'' avec Stuntman) et Gesar
Khan. Mais les choses se mettent en place rapidement. Leur noise-rock
n'est pas véhément, la paire n'en fout pas de partout, la
batteuse frappe dur et juste et leurs compos, entre deux bourrasques,
sont remplies d'une certaine mélancolie. Peut-être cet aspect
qui me fait sortir de leur concert, surtout que je n'y suis pas franchement
rentré mais c'est annonciateur de belles choses futures. Je sors
fumer ma clope avant la fin. Ah merde, c'est vrai, je fume pas.
Quand je vois la gueule de l'ampli basse de Buildings haut comme trois
immeubles, ma première pensée va avec compassion vers les
voisins et le patron de La Bascule. Le groupe a beau avoir été
briefé sur l'acoustique du lieu, ce genre de monstre, même
avec le niveau à 1, ça vous pète toutes les vitres
du quartier. Ca ne manque pas. Le gentil organisateur de la soirée
est obligé d'intervenir à deux reprises pour signifier avec
son pouce et l'index de baisser un tout petit peu le volume. Ce qui n'empêche
pas de Buildings de cracher du feu. Là encore après un ou
deux tours de chauffe (ou alors c'est moi qui est un vrai diesel après
une période d'abstinence de concerts), le trio place un coup d'accélérateur
sur je ne sais plus quel titre et Buildings va aller crescendo dans la
tension, nous faisant escalader des montagnes de bonheur. Tous les morceaux
de Melt,
Cry, Sleep passent dans leur moulinette noise-rock millimétrée
et néanmoins emprunte d'une grosse chaleur rock (en plus de la
chaleur dégagée par les corps en mouvement s'agitant sur
les rangs du devant dont un druide moustachu qui nous fait la danse de
la pluie). Le trio n'est pas du genre à sauter dans tous les sens,
concentré qu'il est sur l'exécution parfaite de ses compos
mais la conviction et l'incandescence sont là. Malgré un
rappel, j'aurais bien pris du rab pour un concert qui est passé
trop vite. Plutôt bon signe non ?!
SKX (18/09/2012)
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Toutes
les photos de la soirée sont ici.
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