| Big'n 
      + Minia Zavout Mardi 27 août 2013
 Le Mondo Bizarro - Rennes
 Ils sont 
        beaux, ils sont forts, ils sont tatoués (un peu), ils sentent le 
        noise-rock canal historique, ils viennent de Chicago et ils avaient juré 
        qu'ils ne recommenceraient plus. Big'n revient. Après qu'une basse 
        fut littéralement détruite sur la scène du Clacson 
        à Lyon en avril 2011 pour symboliquement signifier la fin de toutes 
        activités du groupe, que les restes de l'instrument traînent 
        peut-être encore au fond d'une cave d'un adorateur ayant ramassé 
        les débris ou qu'ils soient plus sûrement recyclés 
        en poutre (ce qui serait légitime), Big'n était reparti 
        dans sa retraite dorée. C'était en tout cas sûr et 
        certain pour le bassiste qui a tenu parole. Beaucoup moins pour les trois 
        autres qui se disaient que peut-être on sait jamais des fois que 
        éventuellement on s'en remettrait bien une autre petite couche 
        un de ces quatre accessoirement. Deux ans et quatre mois plus tard, Big'n 
        foule à nouveau une scène rennaise et le territoire français 
        pour quatre dates, plus une chez le voisin belge. Fred Popolo est le nom 
        du nouveau bassiste. Un ancien Haymarket Riot, groupe dans lequel a joué 
        également Brian Wnukowski, batteur de Big'n (d'ailleurs c'est deux 
        là répètent actuellement ensemble dans un projet 
        qui n'a pas encore de nom) et qui avait tourné il ya fort longtemps 
        avec American Heritage pour un concert à Nantes qui ne m'a laissé 
        strictement aucun souvenir. Passer avant 
        Big'n n'est pas chose aisée (après serait encore pire !). 
        Le duo local Minia Zavout relève le défi. Je restais sur 
        un très bon souvenir du couple guitare-batterie lors d'une première 
        partie d'autres fous furieux, les Allemands de Nicoffeine. C'était 
        au Sympatic Bar en juin dernier. Devant trois pelés et deux tondus, 
        j'avais pu pleinement profiter et apprécier leurs constructions 
        fines parsemées de coups d'éclats, une noise tour à 
        tour mélodique, introspective et virulente. La prestation scénique 
        est à l'image de la musique. Tout en retenue, le duo a du mal à 
        se lâcher et enchaîner mais la qualité est là. 
        Vous pouvez désormais aussi écouter 
        Minia Zavout en toute quiétude dans votre salon. Cinq titres viennent 
        d'être mis en boite par leurs propres soins et c'est aussi par leurs 
        propres moyens qu'ils bricoleront un CD pour les old-school. Et il faudra 
        se contenter de ce souvenir ou comment broder en parlant d'un concert 
        dont on a rien vu en étant partie prenante dans son organisation. 
         Les premiers 
        rangs se resserrent. Pour un mardi 27 août, dans une ville encore 
        largement en vacances, il avait fallu à KFuel une foi inébranlable 
        et une légère dose d'incontinenced'inconscience 
        pour organiser ce concert sans se planter financièrement. Le public 
        a largement répondu aux espoirs.Brian Wnukowski a perdu son imposante moustache, se met du gaffer sur 
        le caleçon (pour que le petit oiseau ne sorte pas à l'improviste 
        par la braguette ?), un rapide soundcheck et Big'n peut continuer à 
        mettre la branlée exactement de la même façon qu'il 
        l'avait infligée dans un Clacson secoué, saccagé, 
        rassasié. Comme si rien ne s'était passé entre temps. 
        La même ferveur, l'intensité implacable, la conviction de 
        jeunes poulains et William Akins qui n'a pas encore perdu toute la rugosité 
        de ses cordes vocales (ce n'est que le deuxième concert de la mini-tournée).
 Todd Johnson grimace comme si chaque riff plaqué représentait 
        un immense effort. Fred Popolo n'est pas là pour faire de la figuration 
        et vit aussi intensément le show que ses nouveaux camarades de 
        jeu. Le batteur sort le petit oiseau, celui de son appareil photo, pour 
        immortaliser le public du Mondo avec ses potes qui prennent la pose devant. 
        Le chanteur plonge dans et au-dessus de la foule, le micro s'emmêle 
        dans le pied, ce qui fait qu'il porte le tout, lui donnant l'air de serrer 
        une cornemuse. Comme à son habitude, il cherche le contact de ses 
        musiciens, fait mine de leur foutre des baffes, se frotte virilement, 
        les prend par le coup dans un acte de soumission. Mais il change de souffre-douleur, 
        optant pour le nouveau bassiste plutôt que son fidèle guitariste, 
        le maintenant durement contre le mur. Ce qui n'empêche pas Popolo 
        de continuer à assurer ses lignes de basses dantesques, preuve 
        indéniable d'une recrue de premier ordre.
 Le choix des morceaux est assez proche de la set-list de 2011. Toujours 
        pas de Musket, King Hot Pants ou Bait, toujours pas 
        de reprise d'AC/DC version 45 tours de Skin Graft records (malgré 
        les demandes du public) et pas de Mite cette fois-ci (à 
        cause de la présence de trois ChooChoo moins une). Le deuxième 
        album Discipline Through Sound et le 10''  Spare 
        The Horse sont privilégiés mais les monstrueux 
        Chinese Jet Pilot, Razorback, Dirtfarmer et Cuss 
        sont de sortie.
 
 
  
 Et quand vient l'heure du rappel, Brian Wnukowski est frappé par 
        un incompréhensible don de la nature. Je ne parle pas de son petit 
        oiseau mais par sa capacité à être de plus en plus 
        en forme au fur et à mesure que passe le concert. Au lieu de marquer 
        une fatigue bien légitime, il frappe de plus en plus fort et vite, 
        en rajoute des tonnes dans son jeu, il en veut toujours plus, une vraie 
        bête assoiffée de sang. Alors quand le chanteur qui n'en 
        pouvait plus quitte la scène sur la fin de Dying Breed, 
        le batteur se lève de son tabouret, prend le micro, rappelle le 
        chanteur à son devoir avec fermeté, entame une version instrumentale 
        de Like A Killer (tout un symbole) avec les deux autres puis la 
        version avec le chanteur qui n'avait pas eu le choix d'un possible refus. 
        Fin en apothéose, batteur déchaîné qui croit 
        enlever en toute discrétion son caleçon trempé de 
        sueur à l'arrière de la scène (belle demi-lune) et 
        Big'n toujours aussi grand et chaud que sa réputation.
 Cette fois-ci, il n'est pas question de dernière tournée 
        à tout jamais mais plutôt nouvelles compositions. Big'n a 
        pour l'instant écrit un nouveau morceau (qu'il ne jouait pas sur 
        la tournée) et un nouveau disque au format encore indéterminé 
        est espéré pour... bientôt !
 SKX (04/09/2013) |  |  |