Trois ans qu'ils attendaient ça. Ne serait-ce qu'une semaine, après une si longue absence et même si ils ont fait des concerts au coup par coup, ça excite les neurones. "Ils", c'est Heliogabale, le groupe parisien, qui a sorti cette année un album qu'on attendait plus, le dénommé Diving Rooms. Hélas, pour un cas de force majeur, Heliogabale a dû annuler toutes ces dates avec Bellini. La déveine, surtout qu'apparemment, le public était assez impatient de les revoir.... Espérons que 2005 leur portera plus chance.
Ca n'a pas empêché les italo-américains de Bellini de sillonner la France pendant huit jours. Pour Rennes, ce sont les gloires locales Moller-Plesset qui remplacent Heliogabale au pied levé. Tenus éloignés des scènes depuis quelques mois pour cause d'enregistrement d'un nouveau disque (on en reparle dans les semaines à venir...), ce concert est l'occasion de roder et présenter de nouvelles compositions et de voir que les anciennes ont toujours du succès ! Le show est chaud. Ca enchaîne, les p'tits gars ne sont pas rouillés et terminent sur l'habituelle reprise méconnaissable du God save the queen des Sex Pistols (qui sort sur le Breizh Disorder volume je sais plus combien avec toute la crème du punk breton hahaha!!).

Première venue de Bellini en France. Mais pas pour les différents membres composant ce groupe. On y retrouve les deux siciliens de Uzeda (la chanteuse Giovanna Cacciola et le guitariste Agostino Tilotta), l'actuel batteur de Girls vs Boys Alexis Fleisig (qui a remplacé Damon Che, l'ex-Don Caballero, présent sur le 1er album de Bellini) et le bassiste Matthew Taylor. Une formation des plus basique. Guitare-basse-batterie. La chanteuse au milieu. Ils branchent les amplis, ça part direct, sans chichi, ça c'est du rock et ça s'annonce grandement bien! Et autant vous dire que ça envoie sévère. Le volume est épais comme un mur de bunker. La chanteuse a du mérite pour se faire entendre au milieu de ce mâle fracas. Mais elle a du tempérament, fixe un point connu que d'elle même au dessus du public. Tout en tension interne. Le guitariste est sans doute l'élément le plus visuel. Les jambes pliés tel un boxeur sur ses gardes, le visage très expressif, il semble accompagné chaque note de guitare, chaque coup de caisse claire, grimaçant comme un jazzman possédé par sa musique. La rythmique a gagné en intensité par rapport au premier album, se rapprochant de plus en plus d'une lignée Jesus Lizard, autant dire la grande classe! Les nouveaux titres promettent beaucoup, plus compactes et rock-noise. Il faut attendre les rappels nombreux d'un public conquis pour retrouver les ballades poignantes du premier album. Bellini, ça cogne et c'est racé. Le second album enregistré l'été dernier avec Steve Albini est prévu pour février prochain. A la vue de ce concert, vous pouvez foncer!

SKX (06/12/2004)