Bästard
20 ans du Confort Moderne - Poitiers
Samedi 24 septembre 2005

Bon, déjà, ça faisait des années que je ne m'étais pas tapé sept heures d'une voiture dans laquelle j'allais finalement aussi dormir, pour un concert. Mais l'affaire était importante, après des années de frustration, il était encore une fois possible de voir Bästard en concert. Pour beaucoup, l'évolution du premier Deity Guns au dernier Bästard a cristallisé leur propre avancée musicale de la fureur adolescente à une complexité plus apaisée, mais pas nécessairement moins intense. Bref un groupe séminal, comme on dit.
Le Confort Moderne, pour ses vingt ans, nous faisait ce cadeau. La fête s'organisait autour de deux expositions, la première présentant élégamment des planches de la bande dessinée Fabulous Freaks (éditions Requins Martaux) hommage aux Freaks Brothers, mythiques personnages de Shelton, et la seconde proposant diverses œuvres contemporaines dont je n'ai retenu que trois superbes photos de Gilles Berquet. Musicalement, deux scènes alternaient DJ et groupes. J'ai raté beaucoup de choses, et sûrement des biens, mais dans l'ensemble, ça m'a plutôt fatigué. Heureusement, il était facile de se reposer le coude sur un coin de bar, vu qu'ils en avaient mis partout, les bougres, impossible d'être à plus de quatre mètres d'un comptoir. Bon esprit, mauvais foie.

L'enthousiasme du moment nous emmène jusqu'à l'ouverture des portes de la salle de concert, vers 23 heures. Manifestement, je n'étais pas le seul fan à être venu essentiellement pour eux, l'excitation étant perceptible pendant que le groupe s'installait. Enfin ça commence, par un titre de Blind Sink. Le son est bon, du moins devant, et leur musique s'envole rapidement. Eric Aldea, qui doit avoir un portrait qui vieillit à sa place dans un grenier quelquepart, chante de façon convaincue. Les morceaux se succèdent, les musiciens changent d'instruments et se réaccordent constamment, ce qui fait crier à une néophyte " enchaînez ! ", réponse immédiate : " ah non, ça, on ne fait pas ".
Pour un groupe n'ayant pas donné de concert depuis si longtemps, il est étonnant de constater que la cohésion est là (à peine deux gros pains), c'est un véritable son de groupe. Stéph (guitare et basse) joue ou non, selon les morceaux (il a en effet quitté le groupe après le deuxième album). Tous les titres que je voulais entendre y passent, je prends un pied monstrueux. Ils finissent par mon préféré, Locate Radiation à la partie de batterie imparable. Non ! Ils reviennent pour un The Hunt de feu, tout en montée inéluctable. Fin, je suis musicalement repu et émotionnellement vidé. Au vu du plaisir qu'ils semblaient prendre sur scène, ce serait dommage qu'ils n'en refassent pas quelques uns.

Le reste de la soirée ne fut que regards entendus entre fans réjouis et discutions débiles aux sujets hors propos (vous voyez l'ambiance). Jusqu'au coup des quatre heures du mat' (sur l'arcade d'un ami) qui sonna le glas de cette très belle soirée.

Jérome (09/10/2005)