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C'est l'action
conjointe d'un rangement d'un gros tas de fanzines poussiéreux
et la lecture qui en suivit dans un endroit où on est seul avec
soi même qui m'a rappeler l'existence de Solid Gold Hell. Le fanzine
en question et qui n'existe plus, c'est Hyacinth, un zine basé
à Paris et sûrement l'un des tout meilleurs au début
des années 90 en matière de noise-rock au sens large (dont
une partie de l'équipe a fondé Octopus)
et quand mes yeux ont croisé la chronique de ce groupe où
était mentionné ex-S.P.U.D., la quiétude de l'endroit
a été vite rompue par une injure propice au lieu, suivi
d'un mais bordel, comment avais-je pu les oublier ??!!!! S.P.U.D.,
mes petits protégés des Antipodes, ce groupe génial
qui traînait sa misère dans l'indifférence crasse,
avait donné une suite à leurs magnifiques convulsions de
losers et c'était tombé dans les limbes de l'oubli ! En 1996,
Solid Gold Hell sort The Blood and The Pity, toujours sur Flying
Nun. Un album qui suit le même chemin cabossé que Swingin'
Hot Murder et dont la direction prend de plus en plus le chemin de
Jesus Lizard. Le rythme général est plus soutenu, les ballades
poisseuses restent sur le bas de la route. Solid Gold Hell perd ses allures
de rockers sudistes pour gagner en concision. Glen Campbell (qui fut également
le membre fondateur de Jean-Paul Sartre Experience, autre groupe important
de Flying Nun) continue de gronder dangereusement sur chaque morceau,
assumant totalement son rôle de porc mal élevé. Ou
plus exactement élevé à l'école David Yow.
C'est tout à son honneur. Rythmes tribaux, bottleneck de sortie,
riffs assassins, Solid Gold Hell appuie sur l'accélérateur
et balance huit titres qui font mal comme Gloom chaser, Heavenly
chaser ou My Father before me (qui fait très Nub,
Jesus Lizard encore et toujours sur l'album Goat). Le sang et la
pitié. Solid Gold Hell n'est pas du genre à faire du sentiment
et en deux petites années d'existence, les quatre membres s'inscrivent
brillamment au bal des maudits aux cotés de S.P.U.D. SKX (13/12/2008)
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