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C'est la première fois que j'avais eu besoin d'une clé à molette pour écouter un disque. Deux plaques en contreplaquées avec plein de trous dedans (pour laisser respirer le vinyl ?) et fermées avec quatre boulons à chaque angle. Autant dire qu'il faut être motivé pour écouter ce 45 tours ! Une fois ouvert, vous ne vous amusiez pas à rejouer au bricoleur du dimanche pour revisser soigneusement écrous et vis après chaque écoute. C'est sans doute pour cette raison que trois écrous se sont fait la malle. Dix années auront eu raison d'un manque de professionnalisme flagrant. Un coup de bol d'avoir réussi à retrouver le restant de l'appareillage au fond de la caisse à outil pour les besoins de la photo ! Nihilist records, label de Chicago, a toujours été réputé pour ces réalisations abracadabrantesques. En 1998, quand est sorti cet objet, ils avaient déjà touché le summum. Sur le recto, un sticker où on pouvait lire : Ex-Dazzling
Killmen Je comprends
pourquoi ce disque avait attiré mon attention. Il suffisait de
la mention ex-Dazzling Killmen sur n'importe quel disque pour se jeter
dessus, les yeux fermés comme des mords de faim. L'ex-Dazzling
Killmen en question n'est pourtant pas le membre le plus prépondérant.
C'est Tim Garrigan, le second guitariste arrivé sur le tard dont
la carrière en solo par la suite a pris des allures dylanesques…
Les deux autres membres se nomment Nathan Warren à la basse et
Jeremy Brantlinger à la batterie et la somme de ces trois ex-quelquechose
donne un résultat assez différent de leurs travaux d'origine.
Deux instrumentaux qui tendent plutôt vers un US Maple, époque
Long hair in three stages. Face triangle, Hot Carl, face carrée,
Phillius quandary. Tout en élastique, en rythmes erratiques,
brusques accélérations, trous d'air rattrapés de
justesse, fulgurance mélodique, une guitare dissonante, claire
et nerveuse. Deux titres qui auraient eu une carrière très
différente si Skin Graft s'était occupé de leur cas.
Un vinyl tout rouge, unique réalisation du trio. Limité
à 500 exemplaires, Nihilist le ressortira plus tard avec une autre
pochette
lamentable de banalité.
Comme je
sais que quelques malades du disque-objet traînent par ici, profitons
d'être chez Nihilist records pour s'attarder sur d'autres sorties
de ce label dont l'intérêt réside avant tout dans
la présentation plus que dans la musique. Musicalement, Nihilist
ferait passer Load records pour des majorettes, Phut étant l'exception
qui confirme la règle. Un label bruitiste et extrême pour
sourds et malentendants. Encore plus fort que l'acier, la pochette en…. C'est quoi cette matière bordel ? Du plastique à bulle ? Deux plaques très dures, transparentes et en relief, collées l'une à l'autre (au moins ya pas de boulons ou d'élastiques à perdre) avec une minuscule fente pour sortir le CD et deux feuilles d'infos. C'est toujours du Panicsville avec l'album Floccinaucinihilipification en 1996. Pour la musique, voir paragraphe précédent. D'ailleurs, ils le disent eux-mêmes : c'est pas de la musique, c'est du bruit. Après l'acier et le plastique non-identifié, terminons avec le bon vieux bois. Deux planches découpées avec les dents et pas tout à fait de même taille avec une photo sommairement collée dessus, derrière et un livret avec des représentations de Jérôme Bosch. Rien de transcendant sinon le système d'attache que je n'ai pas égaré pour une fois : quatre pincettes encombrantes pour un résultat final du plus bel effet. Le groupe, c'est toujours Panicsville, l'album s'appelle Evil ? en 1998, musicalement, c'est un peu moins rude mais dix ans plus tard, c'est à se demander pourquoi s'être procuré une musique que je n'écoute JAMAIS. A moins que ce soit juste pour l'objet… Des malades j'vous dis ! SKX (22/09/2008)
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