Un retour
en arrière de 20 ans en Ecosse, Glasgow précisément,
d'où les membres de Dog Faced Hermans ne sont pas tous originaires
mais où leurs chemins se croisèrent vers 1986. Au départ,
un groupe de 6 personnes très axées sur les percussions,
avec bidons et tôles ondulées incorporées, pour un
chaos qu'on imagine conséquent. Les quatre membres de Dog Faced
Hermans (le nom est tiré d'un vieux film et a été
uniquement choisi pour sa sonorité marrante) sont issus du split
de ce groupe après s'être lesté du saxophoniste et
de l'autre chanteur. Un groupe qui ne changera pas de formation jusqu'à
sa séparation 10 ans plus tard, fait assez rare pour ne pas le
souligner : Wilf Plum à la batterie, Colin Mclean à la basse,
Andy Moor à la guitare (ou Andy The Ex mais c'est avec DFH qu'il
a fait ses premières armes avant de se dédoubler pendant
quelques années) et la voix de Marion Coutts et sa fidèle
trompette.
Une discographie riche de six albums (dont un live), de pas mal de 45
tours, split singles et d'une incroyable flopé de morceaux éparpillés
sur des compilations sans oublier de bonnes vieilles cassettes. Quand
il s'agissait de jouer ou donner un titre pour la bonne cause, DFH n'étaient
jamais les derniers, à l'instar de The Ex avec qui ils partagent
une approche de la musique et de son business quasi-similaire.
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On
va essentiellement s'attarder sur les albums mais c'est avec un single
qu'on débute. A peine trois semaines après leurs débuts
à quatre, Dog Faced Hermans entre en studio et enregistre le
EP Unbend sur Demon Radge records (leur propre label) en 1987.
Trois titres posant les bases de leur musique. Un héritage
des groupes écossais de Postcard records comme Josef K ou encore
Fire Engines et les groupes de Ron Johnson records avec un jeu de
guitare nerveux et perçant. Des rythmiques inventives, alertes
et entraînantes et la voix de Marion tour à tour mélodique,
théâtrale et énervée avec de brefs cris
de trompette. Ca c'est pour les deux titres de la face A, Cruelty
et Incineration.
L'autre face, Catbrain Walk (morceau qu'on ne retrouve pas
sur les albums suivants, tout comme Cruelty), montre un autre
visage du groupe. Un titre plus travaillé, au-delà des
cinq minutes, entre free-jazz avec cuivres turbulents et punk éclaté.
Dès leurs débuts, la formation marque son territoire
et il s'avère unique.
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La
même année, DFH participe à un split single (The
Fridge Freezer EP, Ridiculous Sharon records) entre 4 groupes
(Membranes, Sperm Wails et Turncoats) et se fend d'un Balloon Girl
trépidant avec un air de trompette qui reste dans la tête
pour un titre repris sur leur premier album dans une version plus
sage...
Andy Moor : Tout le monde dans le groupe
écoute des musiques différentes. Lorsque le groupe s'est
formé, nous n'avons pas décidé d'avoir un son
particulier. Nous avons tous des goûts très différents
les uns des autres. Nous avons vraiment écouté beaucoup
de musique et à ce moment là, nous écoutions
beaucoup de musique africaine, des musiques basées sur les
rythmes. La plupart d'entre nous ont commencé par des percussions,
avant qu'il y ait de la guitare ou de la basse. Ce coté nous
est resté.
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En
1988, DFH sort son premier album, Humans Fly, sur Calculus
records, un label londonien. Wilf Plum a sorti les cloches et d'autres
excentricités percussives dont il affuble sa batterie. La trompette
est omniprésente et sort des mélodies imparables, ce
qui avec le beau bordel et la guitare acérée de Andy
Moor, a souvent valu au groupe l'étiquette de fanfare punk.
DFH compose ses premiers titres marquants (Mary Houdini) ou
le très beau Cactus. Car DFH, ce ne sont pas que des
morceaux qui se danseraient presque, même avec des pieds carrés.
Ce sont aussi des compos plus introspectives et chaque album aura
son lot de titres poignants. On retrouve le Incineration du single
Unbend et face B, seulement trois morceaux. La faute à
El Doggo speaks, une longue espagnolade singulière qu'on
pourrait croire être une reprise d'un air traditionnel mais
rallongée et triturée à la sauce Dog Faced Hermans.
J'en jetterais mon sombrero et piétinerais mes castagnettes.
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Toujours
en 88, DFH participe à l'album hommage au Captain Beefheart, Fast'n'Bulbous
(Imaginary records), aux cotés de Sonic Youth, XTC, That Petrol
Emotion ou encore The Scientists. Ils reprennent Zig Zag Wanderer
de l'album Safe As Milk. Une autre piste pour remonter aux influences
du groupe, l'esprit du Captain, ses bizarreries et sa façon unique
d'aborder le rock étant sûrement à la source de l'approche
de DFH pour accoucher de leur propre musique atypique. Le fantôme
du Captain flotte sur de nombreuses contrées et nos quatre (plus
ou moins) écossais en sont de beaux représentants.
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En
1989, Vinyl Drip Int., autre label londonien, sort Every Day Timebomb,
le second album de Dog Faced Hermans. Marion Coutts, au dos de la
pochette, arbore une magnifique robe longue taillée dans la
No Poll Tax et continue de mener le bal d'une troupe toujours prompte
à agiter les foules. Mais l'engagement politique du groupe
et les paroles de sa chanteuse étaient emprunts de suffisamment
de poésie et d'une sincérité à toutes
épreuves pour que cela n'entrave la crédibilité
de DFH. Le souffle, l'urgence et la beauté de la musique, mêlés
à la douce cacophonie créent un maelström de sentiments
contradictoires, une plongée dont on ne fait qu'entre apercevoir
les premières vagues d'une musique qui gagnera en intensité
et en qualité au fil des années. En attendant, DFH enrichit
son panier à instruments. Encore plus de tôles et de
ferrailles pour Wilf. De l'autoharpe pour Colin, des noms barbares
pour Andy (Hippo Tube, thum piano et tin-lidguitar ??) et pour Marion,
la preuve irréfutable du bon goût, l'indispensable cowbell
(more cowbell !!), sans oublier du fiddle par Neil l'invité.
Que sept morceaux. C'est que Dog Faced Hermans prend son temps pour
vous manipuler. Les mariachis à portée de trompette.
Des pointes de musiques folkloriques, l'Irlande, le kilt et le fiddle
sur John Henry. De l'angularité, des hymnes punky et
des lignes de basses à tomber de Colin le géant. Les
rythmes cavalcades de Scottish block. D'ailleurs, tout appelle
au rythme, même la guitare, la façon de jouer de Andy
Moor étant plus basé sur le rythme, la percussion des
cordes que l'harmonie. Seul élément mélodique,
la trompette et la voix de Marion et elle fait des merveilles. Every
Day Timebomb. Every day Dog Faced Hermans.
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C'est à
cette même période que le groupe se rapproche de la Hollande
et d'un de ses plus beaux fleurons, The Ex. Une période de flottement
face au manque d'intérêt de ses propres concitoyens dans
une perfide Albion plus préoccupée par Madchester et la
noisy-pop. Andy commence à exprimer ses talents avec The Ex. Colin
sonorise des concerts. Marion part en Pologne étudier la sculpture
et Wilf
fait du Wilf. La fin d'une première époque
et de toute une scène, vivier méconnu et sous-estimé
de groupes écossais avec qui ils ont beaucoup joués comme
les Strecthheads, Dawson, Archbishop Kebab, Badgeawearer, The Honkies,
Jackdaw with Crowbar
Andy
: Nous n'avons jamais fait parti d'un circuit
particulier de toutes façons. Nous avons toujours opéré
hors du circuit rock. Nous avons notre propre réseau de contacts
dans le monde entier, que nous avons établi au fil des ans. L'endroit
où nous vivons n'est pas très important. Nous voulions vivre
de notre musique, alors qu'avant nous le faisions de façon moins
intensive. Pour ça, nous avons décidé qu'il valait
mieux vivre en Hollande. Nous sommes sur le continent, ce qui rend les
choses plus faciles pour tourner. Et en Hollande, il existe un système
bien meilleur pour payer les groupes.
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En
1989, Dog Faced Hermans trouve tout de même le temps de sortir
deux nouveaux singles, Miss O'Grady (Calculus recordings) et
Too much for the red ticker, premier disque sur un label hollandais,
Konkurrel.
Sur Miss O'Grady, DFH reprend Bella Ciao, fameux chant
de partisans italiens dont il existe autant de versions qu'il existe
de révolutionnaires. Un titre qui semble avoir été
écrit pour Dog Faced Hermans, trompette incluse. Autre face,
Miss O'Grady, un inédit de grande qualité.
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Sur
Too Much For The Red Ticker, deux inédits également
et le moins que l'on puisse dire, c'est que DFH nous gâte sur
avec ces petites galettes. Que ce soit avec le titre qui donne le
nom au single ou avec Timebomb, un des meilleurs morceaux de
leur première partie d'existence, rageur et douloureux. Un
single dont les titres ne sont jamais apparus sur d'autres albums
ou compilations alors si vous voyez ce disque, n'hésitez pas
et foncez.
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Toujours
à cette même période, DFH marque son amour naissant
avec The Ex par une cassette (et uniquement ce format !), la dénommée
Treat. 21 morceaux (10 pour DFH, 11 pour The Ex) de morceaux live
enregistrés lors de la tournée commune des deux groupes
en Europe en 1989. Le son est plus que correct.
En commun également, un single anti-nazi sorti sous le nom de Ex
Faced Hermans, Stonestamper´s Song/ Lied der Steinklopfer,
soit le même titre avec chacun sa version. La musclée en
anglais par The Ex et chanté par GW Sok et la marrante et plus
folklorique en Allemand par Marion (ces deux titres sont présents
sur la compilation Singles period the vinyl years 1980-1990 par
The Ex sorti en 2005).
Après
cette période de transition, Dog Faced Hermans refait surface en
1991, en Hollande à la Villa Zuid (un squat situé dans la
petite ville de Wormer au nord d'Amsterdam), en rééditant
sur un même CD (Konkurrel records) ces deux premiers albums épuisés
en vinyl depuis longtemps, agrémenté de Catbrain Walk
(du 7'' Unbend) et Bella Ciao.
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Et
surtout, 1991 les voit débarquer avec leur troisième
album, Mental Blocks For All Ages (Konkurrel records). Un album
plus dur et expérimental mais qui ne les empêche pas
de rester fidèle à leurs influences folkloriques. Ainsi,
l'album débute par une reprise d'un thème traditionnel
Punjab (Punjabi Monster Beat), courte introduction orgasmique
et colorée. Les tigres sont lâchés et ils vont
vous bouffer. Car la différence notable se situe au niveau
de l'enregistrement. Le son de DFH gagne en puissance, prend de l'ampleur.
La trompette semble triplée, les lignes de basse cogne, la
batterie résonne de mille bruits. Dog Faced Hermans vous enveloppe,
cerne sa proie, une profusion de sons, une énergie bouillonnante,
des rythmes sans cesse entraînants pour une musique toujours
à la limite du chaos. Une hypnose bruyante à rapprocher
de The Ex, un tourbillon auditif, intense, âpre avec toujours
les mélodies du chant et la trompette salvatrice. Marion Coutts
n'est pas la plus grande trompettiste du monde. Elle dessinerait un
sourire narquois sur bien des bouches de cul-terreux jazzeux. Mais
son approche est héritée du punk, quand le feeling passe
avant la technique et ces airs de trompette sont tout simplement beaux
et entêtants.
Sur chaque face, Dog Faced Hermans offre des respirations. Le Bästard-ien
Astronaut, tout dans l'ambiance et le mystère avec ces
arpèges inquiétants et ces bouts de percussions et cloches
semblant tombés par hasard. Sur l'autre face, In A Row
qui se contente uniquement et très sobrement de la voix de
Marion et d'un lointain battement qui ne peut provenir que d'un cur
malade, avant d'enchaîner sur le trépidant From The
Top Of The Mountain et de s'achever sur It's A Time, un
titre inspiré par le jazzman et contrebassiste Charlie Haden
pour un rendu se gobant comme une impro inspirée. Un album
qui permet au groupe de décoller. En France, l'association
Zoorganisation les soutient ardemment et commence à les faire
tourner aux quatre coins du pays. Dog Faced Hermans a pris son envol
et les deux années à suivre vont être entièrement
consacrées à de multiples concerts partout en Europe.
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En
1993, Dog Faced Hermans retourne tout de même en studio et
sort un album encore un cran au-dessus du précédent.
C'est le fantastique Hum of Life (Konkurrel records). Pour
l'occasion, le groupe retourne à Edinburgh et le retour au
pays les a divinement inspiré. George Méliès
peut s'accrocher à son éclipse du soleil car le groupe
décroche la lune. Que des tubes sur ce quatrième album.
Chaque morceau a sa personnalité, sa propre force. DFH a
toujours été inclassable, en-dehors de tout ghetto
musical et là, ils poussent le bouchon encore plus loin.
Les idées fusent. Les rythmes sont riches et variés.
Andy Moor se surpasse dans les trouvailles de riffs accrocheurs
et son jeu si personnel. DFH affirme son style unique, né
d'un mélange incroyable entre influences folkloriques, interludes
free-jazz, post-punk façon Gang of Four / The Ex et une passion
qui balaie tout sur son passage. De nombreux groupes ont incorporé
des instruments hétéroclites dans leur formation punk
mais rarement un groupe ne les avait intégré de façon
aussi créative et intelligente.
L'enlevé Jan 9 qui débute l'album puis dérape
à 3min53 très exactement (une vraie obsession j'vous
dis), le violon électrique joué par Andy cassant tout
pour partir sur une fin inspirée par un morceau traditionnel
roumain vous donnant des envies de pogo endiablé. Le tribal
et remuant How to connect, Love is the heart of eveyrthing
et son petit air de Tom Cora époque The Ex. Le vibrant Madame
la mer (en français dans le texte), morceau poétique
qui prend aux tripes. Les roulements de caisse claire de Wilf sur
Wings avant de passer aux toms basses et d'attaquer avec
le tribal mais retenu White Indians, autant de morceaux à
l'énergie contrôlée et hypnotisant. Et puis
toujours des reprises : Love split with blood, une reprise
de Lydia Lunch quand elle évoluait dans son plus obscur projet
8 Eyed Spy et leur amour du free-jazz avec Peace Warriors
d'Ornette Coleman.
Andy : La reprise de Lydia Lunch, c'est
juste pour la chanson. Nous avons trouvé qu'elle était
marrante à jouer et que nous pouvions la transformer. Ce
n'est pas en hommage à Lydia Lunch. Idem pour Ornette Coleman.
Colin : En fait, nous sommes plus fans
de son groupe 8 Eyed Spy. Pour moi, c'est un des plus grands groupes
mais ils ne sont pas connus du tout. J'ai toujours voulu reprendre
un de leurs morceaux. Ce groupe avait une démarche assez
similaire à la notre et pour nous, c'était naturel
de reprendre une de leurs chansons.
Un
disque moins discordant, plus cohérent tout en étant
multiples. C'est avec ce Hum of Life que Dog Faced Hermans
a eu raison de moi et si beaucoup considère leur album suivant
comme le meilleur de leur discographie, Hum of Life a une
place à part et flotte au-dessus des autres.
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Dog
Faced Hermans enchaîne dès 1994 avec Those Deep Buds,
son cinquième et dernier album. Avec un changement de taille.
C'est le label de Jello Biafra, l'américain Alternative Tentacles
records, qui se charge de le réaliser, après être
tomber sous le charme des (faux) hollandais lors de leur tournée
américaine. Comme un parfum de consécration et une reconnaissance
à plus grande échelle. C'est forcément l'album
le plus connu du groupe, le mieux distribué, le mieux enregistré
et produit (par Guy Fixen) et une sortie par la grande porte. Dog
Faced Hermans continue de labourer un spectre musical dense et intense,
de surfer sur la crête d'une créativité débordante
et presque insultante pour le rocker moyen. Chez Dog Faced Hermans,
chaque musicien est traité à part égale. Pas
de chanteuse (trompettiste de surcroît) sur le devant, pas de
guitariste qui ramène tout à lui. Chacun apporte sa
pierre à l'édifice, se met au service du groupe tout
en jouant sa propre partition. A la manière des groupes free-jazz
qu'ils chérissent tant.
DFH enfile encore une fois les morceaux excellents, sans le coté
immédiat qui coule de source de Hum of Life. Les structures
sont plus alambiquées, des tiroirs innombrables dont il faut
un certain temps pour tous les ouvrir et avoir une compréhension
globale de la bête. Et là, de belles et grandes pièces
s'offrent à vous. Keep Your Laws/Off My Body, un titre
sur l'avortement, grave et angoissant comme le sujet. Human Spark,
tout démembré et dans lequel on aime se perdre. Virginia
Fur (sur les paroles de la féministe Leonora Carrington)
avec sa trompette qui vous berce et une somptueuse mélodie
vocale. Un air de danse tout de suite chassé par l'orage Calley,
du nom de ce soldat américain, principale responsable du massacre
de civils pendant la guerre du Vietnam en 1968 à My Laï
et qui fut gracié par Nixon après trois ans de taule
qu'il passa comme le prisonnier le plus privilégié des
Etats-Unis. Get out, get out, get out, this is my place of business.
Un morceau qui ne pouvait se revêtir que de gros nuages noirs.
A l'intérieur de la pochette, un poster immense avec les paroles,
comme sur chaque disque, des photos abstraites ou engagées
(Jean Paul II avec une capote à l'index) et de l'autre coté,
ce visage immense, édenté et rigolard comme le plaisir
entier et sans concession pris par ce groupe pendant dix ans.
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Dernier
album studio mais pas le dernier disque. Alternative Tentacles rajoute
une dernière couche. Une finition prenant des allures d'album
live. Après de nombreux live réalisés en cassette
(outre Treat avec The Ex, il y a eu aussi Ancienne Chocolaterie
(Neuchâtel) en 1991 et des titres sur des compilations), Dog
Faced Hermans sort Bump & Swing, un enregistrement plus
officiel et surtout facilement trouvable. This one is a true story.
Hear the dogs (remplacez Dogs par Hortefeux et vous aurez une idée
du sujet). Welcome, welcome, quoi de mieux comme paroles pour
débuter un concert. Ou plusieurs concerts puisque quatre lieux
différents (Oberhaussen en Allemagne, Delft en Hollande, puis
les USA avec Bellingham et Chicago) entre 93 et 94. Peace Warriors,
joué différemment chaque soir avec une grosse partie
improvisée. Une majorité des titres sont d'ailleurs
issus de Hum of Life (6 sur 11), deux de Those deep buds,
Fortune de Mental blocks for all ages et enfin, deux
inédits. Transformation, courte impro bruitiste qui
devait changée chaque soir mais avec de vraies paroles dessus,
et le titre de clôture The Bride has feet of clay à
l'approche similaire.Chaque instrument s'entend correctement. Sans
les applaudissements entre chaque titre, on pourrait presque croire
à un album studio sauf que les versions comportent toujours
une part aléatoire, libre cours au hasard du moment, la palme
allant à Peace Warriors.
C'est surtout l'occasion de se remémorer leur venue aux Tontons
Flingueurs à Rennes en juin 1994, de faire une interview d'où
sont issues toutes les citations reprises dans cet article et suer
à nouveau au souvenir d'un concert bouillonnant, d'un public
déchaîné et d'un groupe qui le lui rendait bien,
ce qui avait fait dire à Marion Coutts entre deux morceaux
et quatre respirations : You're not a shy audience !!
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Après
Dog
Faced Hermans, seul Andy Moor a continué assidûment la
musique avec The Ex (et de nombreux projets solo ou collaborations). Colin
Mclean a continué dans le milieu musical en tant que sonorisateur
et vendeur de disque. On le retrouve tout de même sur le projet
de The Ex avec Getatchew Mekuria. Wilf Plum a participé à
quelques projets comme Rhythm Activism ou Bent Moustache et quelque délires
personnels comme Two
Pin Din avec Andy Kerr (ex-No Means No). Quand à Marion Coutts,
malgré des apparitions comme invité de Spaceheads, elle
a lâché le micro et sa trompette pour le burin
et des installations vidéo.
Pour finir, une bonne nouvelle pour qui souhaiterait se procurer les albums
du groupe. Mississipi records, un label de Portland, vient de rééditer
Mental Blocks For All Ages, remastérisé pour l'occasion
par deux membres de DFH. Hum Of Life ne vas pas tarder à
suivre le même traitement. Plus aucunes excuses pour ne pas écouter
Dog Faced Hermans !
SKX (18/02/2009)
Discographie
::
Albums
::
Humans Fly | Calculus records 1988
Every Day Timebomb | Vinyl Drip records 1989
Humans Fly / Every Day Timebomb (CD) | Konkurrel records 1991
Mental Blocks for all Ages | Konkurrel records 1991
Hum of Life | Konkurrel 1993
Those deep Buds | Alternative Tentacles records 1994
Bump & Swing | Alternative Tentacles records 1995
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Plus de
détails sur tdtb.org
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