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hex
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Wipes
Dont Tell My Parents LP
Hex records 2025
Wipes a encore changé de personnel. Je ne sais pas si cest
ça quil ne faut pas dire à ses parents mais Ray Gurz
(chant, basse), seul membre permanent de Wipes, a un nouveau batteur (Garrett
Groller) et un énième nouveau guitariste (Daryl Fogel) pour
camarades de jeu. Ça change quasi à chaque disque, depuis
le premier album Making
Friends, le split
avec Day Job ou le EP Vaccum.
Formation instable mais qualité immuable. Tout le reste est broutille.
Dont Tell My Parents renouvelle la punition de Making
Friends avec encore plus dacuité, voir de lumière
et de mélodies sur son noise-rock sludge de base. Cest Karp
et Unwound sinvitant à un banquet où chaque morceau
est un plat qui ne se refuse pas. Certes, les ingrédients ne varient
pas beaucoup dun titre à un autre, cest une recette
homogène dun bout à lautre de ce second album
et pourtant, on ne sennuie jamais, le trio dAllentown sachant
trouver à chaque fois le piment qui donnera la touche subtilement
unique pour le distinguer du voisin. Wipes arrive même parfois à
délicieusement surprendre lors dun Condition plus
mélodique que la moyenne avec un chant traînant et pas énervé
du tout comme sur le reste du disque, ce qui est le cas également
sur une partie de Inhumane Highway, comme si Wipes était
capable soudainement de dédoublement de la personnalité.
Dans la liste des influences, il est possible de citer aussi Hammerhead,
cette capacité à mettre de lintensité et du
swing sous laspect brutal, ne pas faire de manières mais
glisser tout un tas de finesses bâtissant les titres mémorables
donnant envie dy revenir encore et encore. Ray Gurz séreinte
les cordes vocales pour expulser son mal être, préférant
souvent des cadences plus lourdes et appuyées pour marquer sa colère,
faire monter par paliers une urgence à fleur de peau qui nen
met jamais de partout. Cest dailleurs dans ces compos sur
la retenue que Wipes excelle (Twin Peaks, Ezra ou le très
prenant Taste The Chain) bien que des rengaines punks alertes et
entraînantes comme After All, Bleeding Gums ou Speedway
(qui ne figure pas sur le vinyle, uniquement avec le coupon de téléchargement
parce que cet album est gavé de treize titres) sont dautres
affriolants moments dun disque qui de toute façon ne connaît
pas de point faible. Dont Tell My Parents, cest du
miel en barre, une évidence de noise-rock âpre et engageant
particulièrement addictif et ça, vous pouvez le dire à
tout le monde.
SKX (29/07/2025)

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