voiceimitator
12xu


Voice Imitator
Of How Hits – LP
12XU records 2024

Second album pour Voice Imitator, groupe de Melbourne pratiquant un noise-rock hybride, un noise-rock prenant des chemins détournés, un noise-rock qui n’en est pas vraiment un, dans la lignée de son prédécesseur Plaza. Avec des ex-True Radical Miracle et Exhaustion, Voice Imitator continue de jouer avec nos nerfs. Une histoire de tension ne se libérant pas vraiment, d’explosions qui n’arrivent pas. Une histoire de répétition pour hypnotiser façon lobotomisation, devenir machine, ne plus réfléchir, rythmique rigide, sonorités de batterie ressemblant souvent à des percussions, à des cliquetis métalliques. Transe froide.
Les riffs sont aussi en boucle comme sur Sportcoupé, se densifient, la pression s’accumule, les bruits s’agglutinent, l’intensité monte, zébrures synthétiques pour espace limité, les sept titres de Of How Hits dégagent cet aspect aussi implacable que fugace, comme s’ils ne faisaient que passer, qu’ils ne disaient pas tout à l’instar du court Smartphone Photograph From The Passenger Seat qu’on aurait bien vu se développer encore. Impressionniste malgré la dureté palpable, développant un climat malaisant, travailler les ambiances (les expérimentaux Civic Nite Work et On Cloud Nine As One Of Three Percent) et ne pas se montrer frontal et violent bien que cette musique garde une aura belliqueuse et mordante, Of How Hits est une nouvelle fois un disque fuyant et piégeux, autant magnétique que distant, différent et mystérieux. Des compos succinctes semblant en garder sous le coude mais frappant quand même les esprits. Sauf pour les huit minutes et quelques du titre éponyme qui prend donc son temps pour amplifier son caractère répétitif, tenir en haleine tout en restant inaccessible et inoxydable. Un disque sur la corde raide, qui laisse un goût amer, comme s’il n’avait pas déployé tout son potentiel et pourtant, tout ce qu’on y entend est sacrément captivant.

SKX (01/05/2025)