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Meatwound
Macho LP
Threat Collection records 2025
Six ans que Meatwound navait pas donné signe de vie, depuis
le cinglant Culero
qui avait fait trembler plus dune chaumière. Et cest
comme ça depuis 2016 et le premier album Addio. Chaque annonce
dune nouvelle livraison du groupe de Tampa, Floride, accélère
le pouls et fait perler la sueur sur votre front blême. Six ans
pendant lesquels Meatound a changé de batteur (Dimitri Stoyanov
remplace Leo Suarez) et surtout a retravaillé, peaufiné,
perfectionné à lextrême des morceaux quils
ont fini par enregistrer chez Ryan Boesch également propriétaire
du label Threat Collection qui publie Macho. Rentre les muscles,
Meatwound va être encore plus fort que toi.
Mais cest un Macho tout en rose comme pour dire que chez
Meatwound, un truc de louche se trame et que tout ça nest
pas très claire. Certes, le quatuor a toujours affiché une
nette propension à jouer aux durs, faire une démonstration
de force avec une section rythmique aussi puissante quinfernale,
un chanteur (Daniel Wallace) éructant comme un sanglier et passer
pour des brutes qui ont choisi pour la tranche extrême sur léchiquier
noise-rock/hardcore, option sludge qui pèse trois tonnes et boucherie
chevaline. Macho ne déroge pas à la règle.
Mais depuis Culero, Meatwound se fend de sonorités électroniques
et Macho prolonge cette tendance. Mariano Iglesias ne fait pas
que cogner sur sa basse. Ari Barros ne fait que martyriser sa guitare
jusquau sang. Les termes programming et noise sont aussi associés
à leurs instruments de prédilection. Ça ne rend pas
moins sourd mais ça ouvre des portes. Frank Stallone, Barking
Dog As Plot Device, le début de Compressed Hell ou le
très court Chunk sont là pour en témoigner.
Notamment Frank Stallone très connoté électro-dark
avec toujours la voix de Wallace qui menace et des méchantes et
géniales gerbes délectricité avec une batterie
martelante débarquant en plein milieu pour allier efficacement
organique et synthétique alors que Barking Dog As Plot Device
tâterait plutôt du harsh noise avec une pulsation frénétique.
On aurait jamais parier un kopeck sur de tels titres à lépoque
de Addio et Largo.
Et surtout, Meatwound affirme son sens de lécriture. Plus
diversifiées que par le passé, les compos de Macho
prennent de la cuisse et de la grandeur en plus de leur force légendaire.
Les contrastes se font jour tout comme les subtilités, ce qui nétait
pas gagné davance. Les angles de tir se multiplient même
sils ont la gâchette facile et la baffe violente. Le bruitage
électronique est savamment saupoudré et vampirise. Lenregistrement
gagne également en densité, plus limpide sans perdre labrasion
autoritaire et naturelle de Meatwound avec une basse, qui si elle est
toujours prépondérante, sintègre au mieux dans
un son plus enveloppant où chaque instrument bataille à
armes égales. Vous pouvez donc mourir tranquille au doux son de
morceaux sauvagement épiques comme Labor ou Pigs, Tu,
subir la pression de dingue de Europa et sachever sur le
long Exodus MF, grand moment de bravoure où ça tire
dans tous les sens avec un groupe plus inspiré que jamais et mine
de rien, à part dans le paysage des musiques noise/hardcore. Le
rose leur va si bien.
SKX (24/11/2025)

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