intercourse
brutalpanda


Intercourse
How I Fell In Love With The Void – LP
Brutal Panda records 2025

Heureusement que Intercourse est connu pour ses forts penchants noise hardcore qui tâchent parce que c’est pas cette pochette qui va mettre sur la voie. Rien que pour ça, cette pochette totalement décalée, garantie sans tête de mort et qui sourit à la vie est splendide. Pas étonnant quand on sait l’humour noir et le cynisme jalonnant le parcours du groupe originaire du Connecticut. Qui lui ne sourit jamais à la vie. Ou une manière d’exorciser ses démons qui les rattrapent largement au détour d’un nouvel album qui n’a pas choisi de s’appeler How I Fell In Love With The Void par hasard. Le vide de l’existence que Intercourse balaie d’un rire sardonique et avec un glaviot lourdement chargé en jus de fatalité parce qu’il y a des choses contre lesquelles il est vain de lutter.
Dix décharges fulminantes, férocement désespérées et grassement hargneuses montrant un Intercourse au summum de sa forme de cloporte rampant dans la fange. Tarek Ahmed et sa bande y mettent pourtant un peu plus les formes que précédemment. Les plans de guitare sont plus diversifiés et habiles, passant sans sourciller d’arpèges posés et qu’il est possible de qualifier de mélodique à des riffs de bûcheron et tout ce qui peut faire mal, rager, écorcher entre les deux à l’instar de The Ballad Of Max Wright (du nom du personnage du père de Alf. Si vous n’avez pas la référence, ce clip désopilant pourrait vous aider), morceau d’introduction qui met tout de suite dans le vif du sujet.
Parce que chez Intercourse, pas de tour de chauffe, pas de grands développements, ça saigne direct, c’est bref et ça passe à la baston suivante avec une violence identique mais des idées plein les poches. Les acrobaties et les joutes plus accidentées ne durent jamais. Intercourse donne l’impression de tomber dans un chaos metalcore, de glisser furtivement vers des lourdeurs plombantes à la Chat Pile comme sur Running A Cemetery Without A License mais Intercourse ne s’appesantit jamais. Ça fuse de partout, ça râpe la tronche, abrasif à souhait avec de vrais bons morceaux dedans qui percutent le cerveau, qui ralentissent la cadence pour répandre le malaise avec des structures étoffées pour que ça tienne mieux au fond du bide comme sur les deux derniers, I’m Very Tired Please Let Me Die et Family Suicide Gun, titres qui en disent long sur la foi dans l’espèce humaine de la part d’un chanteur à l’organe vocal aussi grondant que nihiliste. Ta morne existence un peu moins vide avec un superbe album sardonique et saignant qui fait battre le cœur un peu plus vite.

SKX (09/12/2025)