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Fine China Superbone
Hunk – LP
Vollmer Industries/Sonatine Produzioni/Whosbrain records 2024

Fine China Superbone enchaine. Certes, ça fait cinq ans que le disque précédent est sorti mais à l’échelle du trio hollandais qui d’habitude met le double de temps, c’est rapide. Hunk, un quatrième album et sa pochette moqueuse (de l’artiste serbe Iva Spasojevic) pour mieux dénoncer tous les stéréotypes machistes, est une nouvelle ode au noise-rock dont Fine China Superbone dompte tous les tenants et les aboutissants, même avec un nouveau batteur qui a vite compris où il mettait les baguettes.
Il ne s’agit donc pas de montrer les muscles et jouer un noise-rock plus burné que les copains. Fine China Superbone évolue dans une sphère bien plus roublarde et habile, une tension qui n’est pas frontale mais se construit par paliers successifs sans que la complexité ne s’invite au bal et beaucoup de finesse dans le dédale des mélodies comme sur le brillant Big Jaws qui rajoute une subtile couche de synthé sur un titre plus grave que la moyenne. L’enregistrement chez Wayne Adams respecte également l’approche du trio de La Haye et ne lui confère pas une puissance accrue dont le gourou des studios Bear Bites Horse est capable. Mais ça sonne, aucun doute là-dessus. Tout se fait dans la souplesse, celle permettant des angles plus luisants et des saccades moins heurtées. Cela n’empêche pas Hunk d’être vert de rage, d’infliger de saines ruades cinglantes et d’avancer continuellement sur un fil nerveux et crépitant à l’instar du final trépidant et tapageur Superhenk. Et d’inviter quelques personnes de renom comme Eric Paul, le chanteur de Psychic Graveyard, dont le timbre de voix est immédiatement reconnaissable sur A Stranger Punched Me In The Face, Dirk Bruinsma et son saxo alto sur les six minutes et quelques de Phoni Joni Superboni montrant toute la variété que Fine China Superbone est susceptible de mettre dans son noise-rock aussi racé qu’intelligemment mené et le piano de Spoelstra, l’ancien guitariste-chanteur de Boutros Bubba sur l’intro de Hairy Head. Rien ne fait peur à Fine China Superbone qui échafaude son noise-rock de façon unique, avec une maîtrise et une fraîcheur confondantes. Encore une belle sortie de la part de ce groupe qui mériterait une bien plus grande reconnaissance.

SKX (19/01/2025)