druugg
exag


Druugg
Lost – CD
Exag’ records 2025

Premier album d’un groupe qui a bégayé sur la fin. Druugg. Fume, c’est du belge. Le plat pays pas si plat, accidenté et plein d’imprévus. Avec son lot de groupes défiant les lois de l’apesanteur. Lost parce que perdu dans un dédale de courants où garage-rock, psychédélisme, noise et indie-pop se côtoient dans un gros halo de fuzz. Lost mais arrivant à tirer son épingle du jeu. Sauf quelquefois. En mode attaque de guitare et sauce piquante avec rythmique saillante comme sur le titre d’ouverture Mélopée, le morceau éponyme ou Light Is Gone, Druugg est sur de bons rails. Parfois, le rock-garage mutant se parent de mélodies et refrains plus sucrés avec les chœurs qui vont bien avec et si Druugg ne tombe pas dans l’overdose, il faut quand même faire attention à la posologie. La langue de Druugg n’est pas uniquement chargée en anglais, elle fricote aussi avec le français. Des titres et des paroles tellement emo qu’on croirait que c’est écrit par Mike Brant (Je Croyais Pouvoir T’Oublier, Danser Contre Ton Corps) et qu’il faut sans doute y entendre pas mal de second degré (enfin j’espère). Ça fonctionne sur Je Croyais Pouvoir T’Oublier parce que ça rentre bien dans le lard, surtout quand le chanteur hurle, contrastant avec les paroles. C’est beaucoup moins le cas sur Danser Contre Ton Corps qui sent la guimauve. Et puis vous avez la touche psychédélique s’étalant sur des compos plus longues. Sur les cinq et quelques minutes de Through The Waves, c’est joliment répétitif et hypnotique. Sur les dix minutes de l’instrumental Rise, c’est clairement le morceau de trop qui part de rien et ne mène nulle part. Lost, un premier album avec de belles promesses mais attention aux effets secondaires. À consommer avec modération.

SKX (22/05/2025)