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Blue Youth
Defeatist – LP
The Ghost Is Clear/Grind Central/Zegema Beach records 2025

Blue Youth aura mis le temps pour donner une suite à son premier album dont le titre, Dead Forever, semblait prémonitoire. Mais le trio canadien respire toujours et sept ans plus tard, Defeatist (tu la sens la joie de vivre de ce groupe ?) retisse le fil comme si de rien n’était.
Un noise-rock volontaire et hargneux avec un sens du rock à la Metz particulièrement prégnant sur le second morceau T.K.Y.I.T.H.Y., du post-hardcore qui vire parfois au screamo tant le chant du guitariste Gage McGuire s’époumone comme un malade et que le sentiment de chaos n’est jamais très loin, de la grosse baston digne de la puissance de feu de Ken Mode n’excluant jamais le devoir mélodique que Blue Youth applique à plusieurs reprises sans se dégonfler parce que rien ne semble faire peur à Blue Youth. Le mélange est détonnant et avec trois compos abordant un angle plus expé avec Interlude permettant de reprendre son souffle, Untitled qui aurait pu s’appeler Instrumental et JLB tout calme et bizarre, le tableau est complet.
Blue Youth se fait plaisir et nous embarque dans une fougueuse empoignade variée, à l’urgence qui colle à la peau, une colère saine et furieuse affichant une belle maîtrise et le souci de l’accroche. Jusqu’à dissoner dans le paysage avec Modern Lover à la rythmique intraitable mais où le travail de la guitare et du chant peut tour à tour apporter une belle touche déviante comme provoquer de l’urticaire sur le refrain. Ça reste cependant constamment solide et inflexible avec la basse de Jon Wolfond et la batterie de Garret Matheis dont les coups donnent l’impression d’être assénés comme s’ils étaient définitifs. Defeatist, c’est un sentiment de conquête acquise avec générosité, une fougue jamais démentie à l’assaut de multiples tendances que Blue Youth fracasse et condense dans des morceaux fortement convaincants sur lesquels il est bon de se cramer les neurones.

SKX (13/09/2025)