whores
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Whores.
War. - LP
The Ghost Is Clear records 2024

Je crois bien que je me suis encore fait avoir. Sur la foi d’un album précédent qui n’avait pas été spécialement emballant, la méfiance aurait dû être de mise. Alors c’est peut-être le fait que pour une fois, un album publié par le label américain The Ghost Is Clear était facilement trouvable en Europe via Devil Dog Distro en Angleterre (qui depuis distribue de nombreuses autres références de TGIC et c’est une excellente nouvelle) que la précipitation et le manque de réflexion ont prévalu mais War a fini par débarquer à la maison à l’insu de mon plein gré. La recette de Gold (qui date de huit ans déjà) est toujours de mise. Gros riffs. Gros rythmes. Grosses beuglantes. Gros son. Ni mieux, ni pire. A la limite, l’enregistrement sonne même moins tranchant, percutant, sans les craquements identiques autour et sous les pieds à chaque claquement de corde ou de peau comme c’était le cas à l’ère de Gold. C’est la guerre mais pas la plus sale. Le trio d’Atlanta continue de filer à grande vitesse sur l’autoroute d’un heavy rock parfaitement calibré. Carré, inflexible, sans fioriture, avec juste ce qu’il faut de gras, de stoner pour faire peur et d’attitude rock’n’roll pour faire passer la pilule. Des mélodies qui fument du pot d’échappement, font tousser un bon coup, laissent de la trace sur l’asphalte et disparaissent à l’horizon pour devenir un lointain souvenir. Avec du groove (et un nouveau batteur), ce qu’il faut de cassures pour briser les nuques, du fun, de l’efficacité (cela semble même être le maître mot) qui s’avère parfois payante (Imposture Syndrome, Quitter’s Fight Song et sa basse bulldozer façon Unsane, Sicko), des enchaînements de plans qui ont l’air cousu de fil blanc et qui fonctionnent pourtant. Mais faudra jamais trop m’en demander avec Whores. Je partirais pas à la guerre avec eux mais ça le fait le temps qu’il faudra.

SKX (28/05/2024)