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Radar
Men From The Moon
Vomitorium LP
Fuzz Club records 2024
Après avoir décroché la lune avec The
Bestial Light, Radar Men From The Moon continue sur sa lancée
en plaçant sur orbite Vomitorium. Et pour maintenir la barre à
une hauteur au moins identique, le collectif hollandais à géométrie
variable a une nouvelle fois modifié son personnel. Derrière
linamovible noyau historique Glenn Peeters (guitare) et Tony Lathouwers
(batterie), Bram Van Zuijlen et Joep Schmitz conservent leurs postes respectivement
à la guitare plus synthé et à la seconde batterie.
Par contre, nouveau bassiste (Niek Manders) et surtout nouveau chanteur
(Niels Koster), un emploi récemment créé chez RMFTM
puisque avant The Bestial Light, cétait du tout instrumental.
De prime abord, ce changement derrière le micro ne fait pas lever
le sourcil mais sur la longueur, on sent que ce chant ne possède
pas ce même grain de colère ou de folie au fond de la gorge,
ne monte pas dans les tours mais pose un constant niveau de tension, opte
régulièrement pour le mode parlé et fait le travail
sans problème.
Cest dailleurs Vomitorium dans son ensemble qui donne
limpression dêtre tout pareil que précédemment
mais un cran différent au final. Ou cest juste leffet
de surprise qui ne fonctionne plus vu que RMFTM avait grandement étonné
son monde en changeant de braquet avec Bestial Light. Toujours
est-il que ce neuvième album (oui, neuvième) fournit largement
son lot de contentement, sans rajouter de plus-value mais en écrasant
encore volontiers quelques crânes contre les murs dun blockhaus.
Et ça, dès le titre douverture qui est aussi le plus
long de lalbum, les neuf minutes et quelques de Speech Of The
Hammer. Et le discours dun marteau, ça n'utilise pas
de grands mots mais ça fait mal à la tête, ça
enfonce des rythmes bien profondément, ça tape de façon
répétitive et brutalement avec un riff obsédant pour
soulager lentreprise de démolition, il faut du temps pour
que ça décolle mais quand le marteau a pris son envol, lenclume
na quà bien se tenir. Il y a du Gnod dans ce morceau.
Cest également assez symptomatique dun disque qui privilégie
la lourdeur, un poil plus de lenteur et le piétinement.
Vomitorium embrase une nouvelle fois les terres dun noise-rock-indus
expérimental, un sludge psychédéliquement malsain
parsemé délectronique toxique avec parfois lenvie
dêtre plus entraînant et sociable (Psychic Warfare
Now! et Confusion). Mais nos six hollandais préfèrent
quand cest tendu, très sombre, massif avec de grosses rythmiques
qui mettent la pression dans des climats anxiogènes (le splendide
My Body Is An Event ou le flippant Liberation) et des guitares
en forme de scie circulaire qui font des entailles magnifiquement saignantes
(Open Door To Vices). Le seul moment inattendu, cest Altered
States qui se la joue Ministry et cest pas le meilleur moment
du disque. Vomitorium à tous les repas et la confirmation
que Radar Men From The Moon est, plus de treize ans après leur
début, définitivement mis sur des rails quil faut
absolument suivre.
SKX (28/11/2024)
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