psychicgraveyard
artoffact


Psychic Graveyard
Wilting – LP
Artoffact records 2024

Très prolifique Psychic Graveyard. Quatrième album en cinq ans plus un split album avec USA Nails (qui en connaît également un rayon en terme de productivité). Alors forcément, la recette du groupe de San Diego (même si en vrai les quatre membres sont éparpillés aux quatre coins des États-Unis) n’est plus une surprise. Et Wilting ne fait rien pour chavirer les acquis et les certitudes. Cela pourrait être la seule modeste doléance à l’encontre de cette nouvelle livraison. Il est bien sûr toujours permis de trouver de menus détails donnant une coloration plus ou moins spécifique à tel ou tel album. Mais le fond de commerce ne change pas.
Vous allez donc pouvoir encore danser comme un glaçon. Ne pas partir en courant parce que ce foutu groupe n’est même pas capable d’avoir une guitare (quoique sur Eyes Are Turning, on ne peut jurer de rien). Et trouver que ces machines sonnent magnifiquement. Festoyer sur la fin du monde et rire aux éclats quand vos meilleurs potes tirent leur révérence. Chienne de vie que Psychic Graveyard ne fait rien pour la rendre moins flippante. Ou comment se déhancher tout en se rongeant les ongles jusqu’au sang.
Wilting génère des sons aliénants, sinistres, qui piquent les neurones en profondeur, une bande-son déshumanisée mais faussement robotique ou comment arriver à créer des semblants de mélodies, des gimmicks diaboliques qui percent les défenses, des atmosphères lugubres envoûtantes qui ne sont pas dénuées de beauté morbide (le final Bellow’s Funeral Home), des compos comme des hits carrés à partir de boutons triturés, de sales touches électroniques et des ondes perfides officiant souvent comme une basse caméléon. Alors la batterie fait ce qu’elle a à faire, miroite la boule à facette, chauffe la piste de danse, cogne implacablement comme une machine, pulse les intentions synthétiques et le chant unique de Eric Paul achève le travail par son timbre nasillard et sarcastique narrant une histoire toujours aussi personnelle et peu réjouissante. Psychic Graveyard pourrait sembler en pilotage automatique mais il vole toujours au top et c’est un nouveau sans-faute obsédant.

SKX (26/09/2024)