pissedjeans
subpop
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Pissed
Jeans
Half Divorced LP
Sub Pop records 2024
Ce qui est
bon avec Pissed Jeans, cest de savoir que ce groupe nen fera
immanquablement quà sa tête. Et quil na
en plus pas envie de se la prendre (la tête). Alors après
les sept ans de silence qui ont succédé à Why
Love Now à peine interrompus par le furieux single No
Convenient Apocalypse lannée dernière, il fallait
sattendre à tout. Et comme je ne mattendais à
rien, jai pas été déçu. Ce qui ne sera
pas le cas de tout le monde.
Le sixième album du quatuor de Philadelphie surprend. Mais rien
de mieux quun disque qui ne pisse pas là où on lui
dit de pisser (surtout quand on sappelle Pissed Jeans) pour vous
réjouir, un disque qui rue dans les brancards du confort, chagrine
les conservateurs et remet en cause les fondamentaux. Mais on ne peut
pas aimer un disque uniquement pour ça, non ?
Half Divorced, cest le le son dun groupe qui prend du
plaisir comme sil avait toujours vingt ans. Réputé
pour leur rock-noise-punk sauvage, intrépide et insolent qui na
jamais été du genre à sessuyer les pieds avant
de rentrer, Pissed Jeans franchit un palier et passe à létape
fast and furious version hardcore sans les squelettes. Parce que Pissed
Jeans naime pas les symboles, les clichés et encore moins
se faire rattraper par des étiquettes étriquées.
Alors même leur version du hardcore sonne comme du Pissed Jeans,
sans se départir de leur humour en passe de devenir une marque
de fabrique symbolisé ici par les paroles de Everywhere Is Bad.
Il fait nulle part bon vivre alors Pissed Jeans fonce dans le tas. Tabasse
à tout va dans une impressionnante série de courtes décharges
fulminantes peinant à dépasser les deux minutes. Avec une
guitare qui défouraille sévère et une rythmique en
mode baston. En arrivant à glisser ce qui ressemble à des
germes de mini mélodies. Mais merci de mépargner le
terme de hardcore mélodique ou autres conneries du genre, on a
connu des meurtres pour moins que ça. Faites écouter Killing
All The Wrong People, (Stolen) Catalytic Converter ou Alive
With Hate à nimporte quel skater et il va dérailler
aussi sec, se prendre le gadin de lannée en pleurant sa mère.
Ces mecs nont pas leur pareil pour tout saloper, se lancer dans
un solo de guitare terminant dans la fange et les barbelés, rajouter
des couches de bordel, matraquer comme des sourds, appuyer plus vicieusement
sur les coups, pervertir des mélodies pour quelles soient
aussi avenantes quun accoudoir et navoir rien à foutre
des convenances tant que ça bave et que ça saigne de partout.
Avec en plein milieu de la tronche, les cinq minutes trente de Junktime,
éminente bombe à fragmentation et grand moment de rock agité,
cabossé et pyromane ainsi que le titre final, le plus mélodique,
sage et classique Moving On paraissant presque incongru en telle
compagnie, morceau jeté en pâture en avant-première
et qui ninaugurait en rien ce qui allait suivre. Cest à
dire un merveilleux shoot dadrénaline jubilatoire rempli
de fun, de sueur, de nerf, de colère galvanisante et qui explose
la tête.
SKX (22/06/2024)
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