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Party
Dozen
Crime In Australia LP
Temporary Residence/Grupo records 2024
Crime In Australia nest pas le nom dun nouveau polar
sanglant en plein bush australien mais le quatrième album du duo
de Sydney Party Dozen. Mais ça tire à vue quand même.
Sur la lancée de The
Real Work, Kirsty Tickle et Jonathan Boulet le bien nommé
bombardent, caillassent, soufflent dans les bronchent et tempêtent
sous les crânes avec seulement un saxo et un batterie. Mais ça
cest sur le papier parce quon sait bien que le duo utilise
également de belles machines pour enrichir le tapis sonore qui
font le bruit du piano, de lorgue, des nappes de synthés,
de la guitare, de la basse et que sais-je encore du moment que ça
flambe.
Et pour flamber, Crime In Australia flambe, sort ses flammes les
plus ardentes et pas un pompier à lhorizon pour les éteindre.
Boulet est toujours à lenregistrement et mixage. Faut entendre
comment le kick, comment chaque coup de batterie cognent le plexus dun
son particulier sans rebond (batte de base-ball sécrasant
de toute sa force contre un gros morceau de viande froide), comment sa
batterie en avant, parce quon est jamais aussi bien servi que par
soi-même, impulse une dynamique tranchante et implacable.
Mais cest tout lattirail qui sonne denfer et fait trembler
les chairs. Il faut toute la science du duo pour affiner le propos et
varier les plaisirs de leur mixture free-rock-psyche-noise-jazzy qui de
toute façon est du domaine de linclassable. Party Dozen na
jamais été autant dansable et ça dès le titre
douverture Coup De Gronk qui annonce la couleur, de manière
parfois cocasse (Les Crimes) ou évoquant un truc à
la Blues Brothers version mutante avec Bad News Department mais
la plupart du temps, ça met juste lexcitation dans ton corps
de baltringue et lenthousiasme dans ta vie morne et plate.
Party Dozen peut aussi matraquer sévèrement et foncer droit
dans le tas mais yaura toujours une chicane pour mettre du piment et dévier
dune trajectoire trop évidente. Party Dozen sait également
sépancher dans des débauches sonores plus abstraites,
free, noise et jouissives (celles que je préfère) qui amènent
la fièvre à un degré de bonheur plus intense comme
Jons International Marketplace se fragmentant entre grands
coups de latte dans la tronche sans respirer et sans esbroufe, déflagrations
déjantées et accalmies bruitistes naugurant rien de
bon pour les nerfs. Cest le cas aussi de Piss On Earth aux
reptations plus sournoises qui ensorcellent. Le saxo couine, est élégant,
gentiment sirupeux, dérape ou se fait crier dedans (Judge Hammer)
mais quand Tickle chante vraiment, même sous effets, ça donne
The Big Man Upstairs et ça rend super bien sur cette splendide
compo. Elle remet ça quand elle veut.
Pas vraiment de surprise sur ce nouveau Party Dozen, on commence à
les cerner. La singularité reste tout de même de mise avec
cette formation insolite et surtout une belle énergie flamboyante,
beaucoup de hauts et des passages qui volent plus bas mais un plaisir
toujours renouvelé au final.
SKX (27/12/2024)
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