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No Humans
Split Peace – LP
Blame The Victim/Nunchakupunk records 2024

No Humans, trois humains de Finlande. Miina, Ville et Vellu. Respectivement batterie, basse et guitare. Avec du chant pour tout le monde mais surtout pour Vellu. No Humans et le monde devient merveilleux. No Humans, no problems. Le trio de Helsinki aime quand c’est direct, simple, rugueux. Ne les croyez pas quand il dit être les pelures de pommes de terre de l’anarcho-punk. La trace est encore plus infime et méconnaissable. Ou alors juste pour la vision politique. No Humans se révèle bien plus malin, expérimental, mélodique, minimaliste, déviant. La colère est présente, elle suinte, âpre et belle mais les treize morceaux diffusent un parfum tout simplement punk, au sens noble du terme, quand il signifiait faire ce qu’il te passait par la tête sans se soucier des dogmes et des chemins balisés.
No Humans respire la sincérité désarmante d’un groupe composant des vignettes sonores ressemblant à des mini hymnes en puissance avec une facilité déconcertante. C’est sobrement mis en scène, ça ne sent jamais l’embrouille à l’intérieur des morceaux mais les trouvailles sont multiples. No Humans n'est pas du genre à se prendre la tête mais chaque titre est réfléchi. Ça part sur des plans basiques mais il en découle des mélodies évidentes, des titres qui accrochent immédiatement et ne vous quittent pas de sitôt (Carnivores, Human Rubble, Two Stomachs), des passages plus barrés mais qui restent dans le ton de l’album (Punks For Profit, Billionaire, Lab Grown qui fait preuve aussi de légèreté, Snuff Them Out), un bout de cuivre sur Mutiny, des envolées encore plus mélodiques quand la batteuse prend son tour au chant comme sur la lumineuse fin de Last Laugh (avec l’aide de la guitare), une basse qui n’a pas besoin des quatre cordes et de beaucoup de notes pour être aussi entraînante qu’efficace, de la variété dans les voix et la façon de les présenter et une guitare multipliant les trouvailles, les effets et les approches toujours sans épate pour que ça gratte dans le bon sens, que ça flambe et qu’on devienne accro. Pour tout le reste et les morceaux non cités, c’est du même niveau, No Humans enchaînant les perles punks granuleuses sans faiblir à l’instar de Chimers en Nouvelle-Zélande. Ça l’air de rien mais c’est du solide et c’est sacrément enthousiasmant. Split Peace que ce premier album s’appelle et vous seriez bien avisés de passer un peu de votre précieux temps à l’écouter attentivement.

SKX (13/06/2024)