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subpop


Metz
Up On Gravity Hill – LP
Sub Pop records 2024

On ne lâche pas l’affaire Metz. Quand bien même la petite entreprise du trio canadien semble prospérer tranquillement et faire partie du décor. Décor qui ne sera pas bouleverser par ce cinquième album. Pas une raison suffisante pour distraitement écouter Up On Gravity Hill et passer son chemin comme si de rien n’était. Metz donne l’impression de faire du Metz. Il y a de ça. La haute énergie de son rock bruyant tendu vers l’efficacité ne se dément pas. Metz pousse juste le bouchon encore un peu plus loin par rapport au précédent Atlas Vending qui avait déjà amorcé une dynamique changeante. Les mélodies sont encore plus présentes, à l’avant des dissonances s’estompant derrière un son plus propre, gardant juste ce qu’il faut de fine abrasion pour que ça ne sonne pas trop lisse.
En 2022, le guitariste-chanteur Alex Adkins avait montrer tout son amour pour la pop ensoleillée et énergisante un brin déviante au sein de son projet solo et bien trop sucré Weird Nightmare. Ce penchant, Adkins en a ramené avec lui pour le saupoudrer sur Up On Gravity Hill sans dénaturer pour autant la moelle de Metz. Le trio brouille ainsi encore plus les pistes de sa musique qui a toujours évolué entre plusieurs styles. Comme le dit si bien Edkins, pas assez metal ou hardcore pour les puristes et trop lourd pour les indie kids. On aurait pu ajouter pas assez noise et dur pour les noiseux ou trop agressif pour les poppeux.
Metz écrit ainsi son album le plus accessible et mélodique. Ça commence par No Reservation/Love Comes Crashing qui fait le lien avec le dernier titre de Atlas Vending, A Boat To Drown In, longue tirade mouvementée et répétitive pour mettre Up On Gravity Hill sur de bons rails avec ajout de violon par Owen Pallett et les doigts experts de Seth Manchester à l’enregistrement pour enrichir et embellir la palette sonore du groupe qui donne de l’espace et de l’ouverture à son rock bouillonnant. Glass Eye et Entwined (Street Light Buzz) enchainent et sont deux belles pièces inspirées à mettre à leur actif avec le dernier nommé bénéficiant d’un passage plus sombre et prenant pour mieux repartir sur les chemins de l’intensité.
Le problème, c’est que Metz semble avoir jeté tout son feu dès le début. La suite va s’avérer plus quelconque. 99 et son titre répété à l’envie a quelque chose d’agaçant. Et sur la face B, les arrangements plus précieux de Superior Image, des mélodies plus fades, des structures et morceaux plus routiniers et surtout pour conclure, la ballade gluante et lourdingue Light Your Way Home avec Amber Webber (Black Mountain) invitée au chant font doucement éteindre la flamme que Metz avait pourtant su entretenir dès l’ouverture prometteuse. Comme si le trio s’était empêtré dans son désir d’évolution et qu’il n’avait pas su doser sur la longueur, trancher dans ses envies entre sa frénésie naturelle et plus de mélodies et qu’au final, on se retrouve avec un album entre deux eaux, entre l’ancien et le nouveau avec un manque d’imagination au milieu. Pas désagréable mais l’album le moins réussi de la part d’un groupe qui a eu le bon goût de dédier Up On Gravity Hill à Rick Froberg.

SKX (18/05/2024)