meth
prosthetic
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Meth.
Shame LP
Prosthetic records 2024
Cinq années après Mother
Of Red Light, Meth. revient asséner une nouvelle punition
et elle va être mémorable. Lheureuse famille poursuivie
par un ciel de sang. Submersion par vagues de honte qui nest pas
quune image pour le chanteur Seb Alvarez. Une bi-polarité
récemment diagnostiquée, problèmes daddictions
multiples, jeunesse sous lemprise dune éducation catholique
et la culpabilité qui va avec, prête à sabattre
pour te punir pauvre pêcheur, Shame ne pouvait quêtre
un album de malade. Dans tous les sens du terme.
Meth. porte son fardeau et pas la moindre nanoseconde est offerte à
la facilité, lapaisement ou la légèreté.
Un deuxième album ultra oppressant, évoluant sous le signe
de la maladie mentale, une spirale infernale et une bataille interne que
les sept longues compos symbolisent à merveille (si je puis dire).
Parce quil ny a rien de merveilleux là-dedans, uniquement
un combat dans une camisole de furieuse intensité, un climat anxiogène
continu, une noirceur à couper au couteau avec un chant torturé
se débattant sans cesse avec ses démons intérieurs,
parfois soutenu par une voix velue typée death pouvant venir troubler
le sommeil des moins aguerris à la découpe de carcasses
en abattoir.
Meth. déverse tout ce qui est extrême en matière de
noise, metal, hardcore, industriel pour construire ou exploser, on ne
sait plus trop, une citadelle de nihilisme aussi cathartique quéprouvante.
La batterie sabat comme un châtiment démoniaque. La
basse cogne à la porte de lenfer. Rythmiques diaboliques
sil en est. Les riffs ont la consistance de la lave. Doubt
qui ouvre lalbum nen laisse planer aucun. Shame est
violemment lourd, malsain, abrasif à en crever, méthodique
que ce soit dans la lenteur, les fulgurantes accélérations
qui durent, les accès de complexités heurtant les territoires
de metalcore (Cruelty), écrase, ventile et trouve le moyen
de vous aguicher par des titres étonnement prenants alors que tout
concourt à vous piétiner la tronche comme sur le magistral
Give In et linhumain Compulsion. Meth., dans toute
sa radicalité, assure des compos de haute volée, compactes
dapparence mais fourmillant didées, de brèches
souvrant sur des éclairs aveuglants, dossatures enchevêtrées
déliant leurs cordes au fil des écoutes et des textures
touffues se dévoilant dans toute leur explosivité arrosant
aux quatre coins de la pièce et qui (vous) collent au plafond.
Si des groupes comme Today Is The Day, Converge, Botch,
Ken Mode, Sumac vous parlent mais vous apparaissent trop
tendres et que vous avez envie de passer à la vitesse supérieure,
adoptez Meth. sans tarder.
SKX (27/05/2024)
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