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Marbled Eye
Read The Air – LP
Digital Regress/Summer Shade records 2024

L’existence de Marbled Eye avait été complètement oublié. Six ans, c’est long six ans. A tel point que j’ai failli louper cet album sorti en mars dernier qui n’a été découvert que très récemment. Le groupe d’Oakland a même eu le temps de publier un autre album depuis, sans être une réelle nouveauté mais une compilation de leurs deux premiers EPs réalisés en 2016 et 2017.
Read The Air est donc le second album de Marbled Eye. Et si ce groupe avait été zappé, c’est aussi parce que le premier album entrait dans une catégorie où se faire une place n’est pas aisé. Pour très plaisant que Leisure était, il ne sortait pas spécialement du protéiforme lot post-punk dans lequel il avait été rangé.
Après ce long silence et un changement de bassiste qui était également le mec (Andrew Oswald) qui avait enregistré tous les disques de Marbled Eye, Read The Air ne bouleverse cependant pas la donne d’un groupe restant fermement accroché à son credo. Le fond de commerce n’a pas changé. Post-punk tonique, sec mais pas minimaliste, faisant la part belle aux mélodies sobres et nerveuses, pour qui le rock-garage n’est pas un terme tombé de nulle part et puisant également dans les racines du punk anglais comme cette guitare très Buzzcocks sur Into The Static alors que Set It Too pencherait du coté des Pixies. Rien n’est écrit dans le marbre.
Et ça fonctionne à merveille. Marbled Eye possède un sens terrible de l’accroche. Il en met à chaque morceau et Read The Air est un défilé incessant de pépites rutilantes avec les deux guitares de Chris Natividad et Michael Lucero (qui se partagent aussi le chant) qui n’ont pas hésité à accentuer la face mélodique de Marbled Eye. Le son est également plus ample, les textures enrichies, les compos plus développées, consistantes et il n’est pas surprenant de retrouver Greg Obis des formidables Stuck derrière la mastérisation. Marbled Eye marche également sur des plates-bandes similaires où le post-punk n’est pas que ombrageux et raide mais franchement enthousiaste, léger, alerte et fait pour rester dans la caboche avec juste ce qu’il faut de noirceur et de doux abandon à l’instar de l’ultime titre Spring Exit. Promis, la prochaine fois, je n’oublierais pas Marbled Eye qui signe un retour gagnant.

SKX (26/10/2024)