llewelyn
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Llewelyn
Disposable Culture – CD
The Ghost Is Clear records 2023

Llewelyn, c’est pas du gallois, c’est Texas, USA. Dallas exactement. Cinq musiciens qui n’en sont pas à leur premier coup d’essai mais comme tous leurs précédents groupes sont très obscurs, on vous fait cadeau de la fastidieuse liste énumérant leurs exploits passés. Nouveau départ donc avec un beau pavé cinq titres jeté dans la mare noise-rock/punk/hardcore. Une équation sans inconnu avec de nombreux dénominateurs communs, ce qui ne fausse nullement le résultat. Il vous pète à la tronche même. Du chant qui a avalé un rat crevé et qui tente par tous les moyens de le vomir aux deux guitares pourvoyeuses de riffs sanguins et de fines stridences lumineuses imitant un lointain blues trafiqué à l’eau de vie de queues de lézards, Llewelyn glisse sur la rosée du matin avec la fougue d’un jeune cerf prêt à braver tous les combats pour se faire une place au soleil. Les chocs sont violents et frontaux (les deux minutes de Sway et Disposable Culture), ça secoue les nuits les plus noires et ça les illumine aussi et comme Llewelyn n’est pas obtus, il sait aussi biaiser quand ça ne veut pas. Plus d’une corde à son arc et la chasse est grande ouverte au bal de Disposable Culture. On ne va pas avancer cinq pièces, cinq ambiances mais Llewelyn arrive à finement diversifier ses attaques, le plus bel exemple se démarquant de la meute vociférante étant Dorian Gray. Un morceau qui commence en soulignant toute la beauté dont Llewelyn est capable sur un lit de mélancolie avant que la cruauté ne se révèle et ne retombe en douceur, soutenue par des chœurs veloutés. Ritual, avec ses guitares caoutchouteuses à la sonorité comme synthétique par moment et son cheminement non linéaire, est un titre défiant également tous les catalogages trop intempestifs. Rien à jeter dans Disposable Culture de la part d’un groupe malin et inspiré qui a de beaux jours devant lui.

SKX (17/01/2024)