kulk
humanworth


Kulk
It Gets Worse – LP
Human Worth records 2024

Le retour de l’incroyable Kulk. Le deuxième album pour Thom Longdin (chant, guitare) et Jade Ashleigh Squires (batterie) s’appelle It Gets Worse mais ça ne s’adresse pas à eux. Le monde peut bien s’écrouler autour du duo anglais, Kulk prend la tangente inverse.
Après We Spare Nothing, Kulk a décidé de mettre un coup d’accélérateur à leur doom vénéneux, d’appuyer encore plus fort sur les pédales de distorsions, d’appuyer plus fort tout court, aussi bien sur les peaux de la batterie que sur la guitare ou dans la membrane du micro tout en conférant à leur son toujours concocté par Wayne Adams plus d’ampleur, de frissons violents et de puissance. La lourdeur se concentre sur des durées abrégées. Fini les morceaux au-delà des six minutes. Les ravages n’en sont que plus conséquents. Kulk ne tergiverse pas, ne s’embarque pas dans des fumerolles psychédéliquement tordues, ce qui n’empêche pas le son de gratter jusqu’au sang (Out Of Reach), de vampiriser la tuyauterie, de s’enflammer à la moindre étincelle. Et elles sont nombreuses. Brasier continu même.
Kulk prend de l’épaisseur, montre les crocs, augmente la rapidité du propos (évitez de vous trouver sur le passage de Mammoth lancé pleine balle et qui convulse à la fin), frappe directement dans le lard avec un angle qui reste expérimental, boueux et profondément noir. Et étrangement beau et magnétique le temps d’un Fountain hypnotisant ou Life Will Wait avec Adam Sykes (Pigsx7) invité à la seconde guitare (à la consonance acoustique) donnant ainsi une captivante tournure plus aérienne et répétitive, voir mélodique à leurs sombres desseins dont l’intensité va magnifiquement crescendo pour se scratcher dans un grand feu de joie.
Vous enlevez les très courtes intro et conclusion aussi instrumentales qu’anecdotiques et vous n’obtenez que vingt grosses minutes pour six morceaux. Mais ils représentent une agression parfaitement maîtrisée et excitante avec ce qu’il faut de dinguerie à l’intérieur, la bande-son idéale d’un monde qui va au bûcher.

SKX (06/09/2024)