jupiterhearts
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Jupiter Hearts
All That Pain You Left Behind – LP
Simba records 2024
s/t – 12’’
Simba records 2022

Jupiter Hearts, un regroupement de vétérans de la scène hardcore-punk-emo américaine qui va faire fondre plus d’un coeur. Endurci ou pas. De Jupiter ou non. Rob Pennington au chant (Black Cross, Endpoint), Scott Wishart à la batterie (Late Bloomer), Tim Kriependorf à la basse (The Living Memories, Triple Threat) et Charlie Wood à la guitare (Broken Hearts Are Blue, Vine) ont trouvé les bonnes connections issues de leurs projets antérieurs pour créer une nouvelle alchimie transformant la réalité banale en fiction enchantée. Jupiter Hearts ne fait pourtant rien d’extraordinaire dans le sens qui sort vraiment de l’ordinaire mais chaque titre a le don d’être sacrément marquant.
Un premier court format quatre titres en 2022 suivi de six nouveaux titres regroupés sous le nom de All That Pain You Left Behind. Dix compos qui auraient constitué un album idéal, la bande-son d’un groupe punk aussi classique que vital. Si je vous dis punk mélodique, le risque est grand que vous claquiez les talons en un clic rageur. Ça s’entend parfaitement, j’ai moi même eu un mal de chien à écrire ces deux termes. Mais c’est mélodique comme un Fugazi a pu l’être ou dans le sens Mission Of Burma. Et là, ça change tout. Sec, tendu, sans fioriture mais avec des mélodies à tomber, des refrains qui fondent dans la bouche. La voix légèrement éraillée de Pennington vous prend par les sentiments. Et la guitare de Wood fait le reste, c’est à dire l’essentiel. C’est un peu, beaucoup un tube à chaque fois, de Has Something Changed qui ouvre All That Pain You Left Behind à Hearing Voices qui termine le premier EP. Mais que dire aussi de Mouthful Of Truth ou Salt For The Heart, du canevas tout en touché et finesse de la basse, des accords majeurs qui claquent et de ce sentiment de plénitude découlant sans cesse. Une facilité déconcertante à composer l’évidence, des hymnes punk qui ne sont pourtant pas cousus de fil blanc mais s’imposent sans forcer, devenant vite obsédants. Ce groupe de Charlotte en Caroline du Nord aurait très bien pu à une autre époque se retrouver sur Dischord records et il aurait eu fière allure sur cet illustre catalogue aux cotés de Circus Lupus ou Lungfish. Du bonheur en toute simplicité.

SKX (31/05/2024)