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Ils
To End Is To Begin – LP
The Ghost Is Clear records 2024

On efface tout et on recommence. Ils revient avec To End Is To Begin. On a beau être prévenu, on tend l’autre joue et la gifle fait toujours aussi mal. Curse, c’est fini, bienvenue à To End Is To Begin qui persévère et pousse le bouchon du noise-rock encore un peu plus loin dans les tranchées. La bataille fait rage. Et dans le rôle du chef de meute, Tom Glose montre l’exemple. Sa voix sonne encore plus malfaisante, surtout dans sa face hyène enragée qui a sauté plusieurs repas et dont il multiplie la présence. Comme si deux personnes habitaient dans sa tête et qu’il ne pouvait empêcher le démon à l’intérieur de lui de hurler alors que son autre voix plus normale mais intense essayait de garder le contrôle. Ça vous marque un groupe qui suit sans broncher.
Nate Abner (guitare), Tim Steiner (batterie) et Adam Pike (basse) sont même du genre à souffler sur les braises. La charge est virulente. Plus mordante et précise que jamais. Ivresse et malaise. Férocité et venin irréversible qui se dilue à flux continu. To End Is To Begin est un nouveau tour de force de noise-rock destructeur, agressif, lourd et incroyablement accrocheur. Dix titres en mode uppercut toujours parfaitement enregistrés par le guitariste et qui ne traînent jamais en développements inutiles. Les riffs sont démoniaques et pas besoin d’en rajouter des tonnes pour se rendre plus intéressant. Les structures se contentent du minimum pour tout écraser sur un passage ne sonnant jamais simple. Ça claque en un rien de temps. L’accroche est immédiate et inflammable.
Et alors que t’en est à tenter de reprendre ton souffle que Ils est déjà passé à l’idée suivante et enchaîne avec un morceau qui te fera bondir ou plier en deux, c’est selon, de façon exponentielle. Parce que Ils n’arrête jamais. Pas de temps mort, pas de faiblesse, du début à la fin, c’est une suite rêvée de torgnoles comme des battes de baseball en mode hélicoptère. Avec un basse/batterie implacable au groove indécent. Et toujours cette voix qui vient souffler dans les bronches et hante tes nuits blanches. C’est du brutal et d’une classe dingue (avec au pasage un très bel artwork signé Ana Luna Vasquez). Si la fin signifie souvent le début d’autre chose, To End Is To Begin donne surtout envie de l’écouter sans fin.

SKX (24/09/2024)