geisha
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Geisha
Dont Dead CD
self-released 2024
Dont Dead mais cétait tout comme. Quinze ans
que Geisha navait rien sorti. 2013 avait bien vu la parution de
Geisha Noise Research Group Get Diplomatic Immunity mais cétait
uniquement dans le monde virtuel donc ça nexiste pas vraiment.
Le groupe anglais ne la dailleurs même pas mis sur son
bandcamp, contrairement à tout le reste de sa discographie. Geisha
a donc décidé de remettre une pièce dans le jukebox,
juste pour voir comme il dit et ça donne Dont Dead,
une monumentale baffe noise qui démonte violemment autant quelle
brûle la peau comme une route goudronnée sous la canicule.
Dont Dead, à réveiller les morts et leur botter
le cul en prime.
Un quatrième album qui ne voit pas Geisha se calmer. Dans la droite
lignée furieusement agitée des albums sur Crucial Blast
ou Superfi records qui avaient déjà fait divinement souffrir
plus dun tympan. Ce noise-rock là est du genre à éclater
tous les carcans. Aucune limitation du bruit, de ses tentacules, de ses
outrances, sa démesure, sa radicalité, jouant sur leffet
de masse qui submerge, la vague qui déferle sans pitié en
imaginant des volumes à faire péter les amplis. Dont
Dead sonne pourtant étonnement limpide, loin dun pâté
sonore qui écrase et postillonne comme un goret. Les couches sentassent,
les guitares flambent, hurlent leur sauvagerie, lénorme basse
matraque, la batterie torpille, la voix montre les crocs, tout lattirail
est en ordre de marche, plus personne ne bouge et ça claque comme
un canon parfaitement récuré.
Geisha nest pas raffiné, fait un bordel pas possible, une
férocité à toute épreuve, intense comme si
la colère ne les quittait jamais et quil la bouffait, sembarquant
dans des courses dendurance à perdre haleine, répétant
les mesures pour rendre les nerfs encore plus tendus et fragiles et personne
ne bronche, ça savale dune traite sans sourciller.
Geisha fait partie de cette race de groupes noise sans concession et impressionnants
qui maximisent tout et qui le font merveilleusement bien, sachant rendre
beau le chaos, casser le rythme à bon escient, soupeser les dynamiques,
échafauder des trames diaboliques (les huit minutes et quelques
de Nepo Babies), sortir des accords magiques (A Short Song About
Alan Vega), renverser des montagnes sans craindre la chute (Mont
Blanc) et sortir la sulfateuse pour couper tout ce qui dépasse
dans de grandes salves jouissives et cathartiques. Imaginez un groupe
arrivant à trouver un créneau entre Gnod et Slug et le bonheur
ne sera pas loin. Il possède même désormais un nom.
Geisha, qui a bien fait de revenir dentre les morts avec cet énorme
album.
SKX (16/09/2024)
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