desolat
reptilian
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Desolat
Get Sick And Let Me Watch You Die LP
Reptilian records 2024
Quand la chronique de leur album précédent terminait en
disant que des germes pour quelque chose de plus grand était en
place, on ne pensait vraiment pas à un changement de label conséquent.
Le trio autrichien Desolat était resté jusque là
bien à labri des regards à lintérieur
de ses montagnes après deux EPs
et un album.
La publication de leur second album sur le plus coté label américain
Reptilian va leur donner un coup de projecteur quil mérite
amplement.
Non, cétait bien sûr à la musique quon
pensait, le sentiment que Desolat en avait encore sous la semelle pour
nous écraser la tronche de façon encore plus pertinente.
Desolat fait encore mieux. Le groupe de Vienne fait sa mue, renouvelant
en partie son fond de commerce où le stock hardcore-crust-sludge
sest considérablement amenuisé au profit dune
croissance exponentielle du noise-rock qui végétait jusque
là à létat de traces. En gros, Desolat propose
moins de gras et de lourdeur boueuse qui tâche et plus dacuités
soniques, de basse carnassière et de structures dégrossies
qui arriveraient presque sur certains passages à faire preuve dune
certaine sensibilité inédite.
Ce que les titres ne laissent pas deviner. Car si un truc na pas
changé chez Desolat, cest la noirceur et le nihilisme des
paroles symbolisées par le titre de lalbum inspiré
(tout comme lartwork) par un live de Brutal Juice (I Love The
Way They Scream When They Die) avec les morceaux qui ont pour appellation
Pregnant Meth Addict With Cancer ou Two Eldery Brothers Killed
A Young Mother. Croire en son prochain nest pas le genre de
la maison. On ne serait leur donner tort. Get Sick And Let Me Watch
You Die provoque malaise et nausée, tout comme ces compatriotes
blancs (Great White Northern Shitlicker, Central European Nihilist
Arrogance) à qui le titre de lalbum est certainement
adressé. Desolat piétine les plates-bandes de Unsane/Cherubs
sur (Gin) Tonic Youth ou Time For Darkness avec la basse
rentrant délicieusement dans les chairs, tord les boyaux de Jesus
Lizard sur un mordant et enlevé This Band Is Your Yoga,
sort le saxophone (Michael Masen) sur le puissant et profond Great
White Northern Shitlicker avec laide de samples que Desolat
a toujours aimé manipuler et une voix féroce et hérissée
de venin pour la touche finale pimentée de cette compo haletante.
Desolat nest plus contre lidée de donner un simili
vernis mélodique et plus poignant bien que tout ça reste
très viril, à laisser son désespoir rageur sépandre
dans des cadences appuyées se retenant de tout dévaster
et idéalement servi par un enregistrement enfin à la hauteur
des nouvelles ambitions de Desolat. Le groupe autrichien a franchi un
sacré cap. Get better and let me watch you burn.
SKX (20/07/2024)
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