coffinpricks
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Coffin Pricks
Semi-Perfect Crimes – LP
Council records 2024

Le crime était presque parfait. Mais Council records a réouvert les affaires classées. Un vieux dossier qui a pour nom Semi-Perfect Crimes. Les auteurs de ce méfait sont connus dans le milieu. Le plus célèbre de la bande s’appelle Chris Thomson (chant) et a fait ses armes avec les cultissimes Circus Lupus (Dischord records) mais aussi Ignition, Monorchid, Skull Kontrol ou Red Eyed Legends. Les autres ne sont pas que de vulgaires porte-flingues. Ryan Weinstein (guitare, basse) qui a aussi sévi dans Red Eyed Legends ou Cavity, Jeff Rice (batterie) qui a multiplié les coups au sein de Calvary, Daylight Robbery ou Ottawa. Le dernier larron n’était là que pour prendre la basse sur scène et ce n’est autre que Chay Lawrence, transfuge anglais de Bob Tilton. Coffin Pricks était leur nom de code et leur durée de vie extrêmement fugace. Une poignée de concerts au début des années 2010, un single en 2012 sur Stationary (Heart) records et le reste appartenait à l’histoire. Qui, il faut bien l’avouer, n’en a rien eu à battre de ce groupe passé (quasi) inaperçu.
Mais le label de Chicago savait que des inédits traînaient dans les parages, des morceaux prévus pour un album qui n’est jamais sorti, enregistrés vite fait sous le coude. Council remet donc Coffin Pricks sur les rails de l’histoire, même petite. Les compos initiales mises en boite par Mike Lust en 2011 retrouvent une seconde jeunesse en étant remixées et masterisées en 2023 par Weinstein (le compositeur en chef) et Graeme Gibson. Ce sont les sept titres de la face A dont les trois figurant sur le 7’’ de 2012. Et comme la matière n’était pas suffisante pour constituer un album en bonne et due forme, sept titres live (douze avec le coupon de téléchargement) ont été rajoutés en face B, extraits d’un concert à Saki records (Chicago) en février 2012.
Une reconstitution qui valait largement la peine. Parce que s’il fallait absolument rapprocher Coffin Pricks d’un autre délit qui a fait notre bonheur dans les 90’s, ça serait ni plus ni moins que Circus Lupus. Et pas seulement pour le chant si particulier, nasillard et éraillé, que j’adore et reconnaissable entre mille de Chris Thomson. Le punk de Coffin Pricks possède également ce coté sec, anguleux, revêche et des riffs qui marquent à vif et font tout le sel de morceaux terriblement accrocheurs avec des mélodies rentrant sous l’épiderme comme Group Home Haircut ou Right Kind Of Loot. Avec une rythmique qui pulse sans discontinuité, la face A est un vrai délice punk vivifiant et étincelant. La face B vaut également le détour. Non seulement le son est impeccable et fait parfaitement ressortir toute l’intensité de Coffin Pricks, elle offre six autres inédits à se mettre sous la dent qui n’ont jamais connu les joies d’un enregistrement studio. Et c’est bien dommage comme ce Worn Out Thunder dont on ressent tout le potentiel. Council records a bien fait de ressortir les vieilles affaires du placard où elles étaient destinées à croupir à jamais.

SKX (25/06/2024)