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Chimes Of Bayonets
Replicator – LP
Peterwalkee records 2024

Originaire d’Ithaca dans l’état de New York, le trio Chimes Of Bayonets publie Replicator, son premier album après une série de singles. Trois gars qui n’en sont pas à leur premier coup d’essai mais je vais vous épargner la longue litanie de leurs groupes antérieurs parce que j’en suis bien incapable. Je peux juste citer Why The Wires, un groupe où ont évolué deux des membres, Kevin Dossinger (batterie, saxophone) et Casey Porter (basse). Le troisième larron se nomme Joe Kepic (guitare, chant) et mon tout remet au goût du jour une certaine approche du post-hardcore aussi anguleux que mélodique sur lequel dansent les ombres bienveillantes des groupes de Dischord records comme Circus Lupus ou Kerosene 454 et des éclats plus noise et complexes.
Chimes Of Bayonets n’est pas du genre à évoluer avec la fleur au fusil. Les huit morceaux sont chargés en notes, en rythmiques non binaires, en plans intriqués et structures denses où tout ne coule pas de source à la première écoute et ni à la seconde d’ailleurs. Il faut un peu de temps pour assimiler tout ça et c’est souvent meilleur ainsi. Parce qu’au bout d’un moment qui ne dure pas non plus très longtemps, ces huit morceaux se montrent aussi chargés en émotions, en fulgurances qui cassent la nuque, des aménagements carrés où il fait bon s’éclater et un chant qui a sans cesse le souci de la mélodie et ne jamais vous crier dans les bronches (bien que cela ne m’aurait pas dérangé) pour que ça glisse plus facilement entre les rouages. Le saxo se mêle régulièrement à la lutte mais en se fondant dans le décor, tout comme un piano par l’invité Chris Ploss. Ça sent le groupe ne négligeant aucun détail (à l’instar de la très belle pochette sacrément chiadée), qui pense et vit sa musique autant avec la tête qu’avec le cœur, que ça bosse dure, peaufinant inlassablement des compos à l’aura élaborée pour que ça finisse par sonner comme des morceaux de rock qui percutent autant que ça fait travailler les méandres de ton cerveau de moineau. Ça ne marche pas à chaque minute mais avec des titres comme Human Mascot, Cracked Igniter ou Index, un son ample et costaud, une conviction chevillée au corps, ça vaut largement le détour. Du bien bel ouvrage.

SKX (10/06/2024)