badbreeding
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Bad
Breeding
Contempt LP
One Little Independent records 2024
Bad Breeding ne connaît pas la crise, il lui botte les fesses. Contempt,
cinquième album en huit ans. Tant de choses à dire, à
dénoncer pour donner envie de monter au front. Le groupe anglais
plus à gauche quà gauche nest pas du genre à
reculer et sattaque avec Contempt au grand capital qui connaît
effectivement un rayon en matière de mépris. Un combat de
tous les instants que Bad Breeding compte bien mener encore tambour battant.
Avec une pochette signée de lartiste anti-guerre Peter Kennard,
des illustrations de Nicky Rat, un zine de vingt pages avec des articles
de Alasdair Dunn ou Aidan Frere-Smith et un graphisme fait de pochoirs,
de textes dactylographiés pas toujours très lisibles et
de dessins qui rappellent une époque où tout se faisait
à la main avant lintelligence artificielle, le groupe de
Stevenage continue de délimiter un territoire où les mots
hardcore et punk brûlent avec une intensité jamais prise
à défaut.
Contempt ne flambe cependant pas tout à fait de la même
manière que Human
Capital et ses prédécesseurs. Si la patte Bad Breeding
se reconnaît aisément et quil reste expert en missile
hardcore speedé à mort qui raffûte dans tous les angles
(le carré infernal Survival, Devotion, Liberty,
Retribution) qui font les briques à balancer avec délectation
dans les vitrines des nantis, Bad Breeding ne fait pas (plus) du surplace
et diversifie les angles dattaque, toujours dans un souci de faire
plus mal et de marquer les esprits.
Ben Greenberg, lhabituel producteur, fait plus que jamais sentir
sa présence. Chape de scories industrielles napalmant chaque morceau,
rythmes qui salourdissent au détriment de la vitesse, expérimentations
en nette augmentation tout comme la durée des compos dont quatre
dépassent les cinq minutes. Contempt sent le soufre. Temple
Of Victory, titre douverture, comporte même ce qui peut
sapparenter à une mélodie arrivant à se distinguer
sous les fritures dissonantes et cest luvre du guitariste
Idris Mirza, celui qui était de la tournée européenne
en 2022, et qui ne semblait pas faire partie du groupe auparavant (le
nom des membres nest jamais indiqué sur les pochettes). Un
jeu qui se modifie, plus trash, plus sale, mini solo tout speed et déglingué
à la clef mais qui peut donc aussi être plus mélodique.
Ça donne de la compo qui fume noir, férocité accrue,
imprévisible comme Discipline qui prend la tangente après
une première minute fulminante vers un rythme tribal et de multiples
couches et sources sonores qui désorientent, écrasent, étouffent.
Idem sur lultime morceau Contempt qui sent lembrasement
général, le chaos et est sans pitié pour les tympans.
Quand à Gilded Cage/Sancturay, cest le titre le plus
barré, qui explose dans tous les sens, agressif avec dinquiétants
moments de calme, tendance confirmée par Idolatry, son début
reposant et mélodique avant le déchaînement des passions
et les structures qui se démantibulent. Bad Breeding se renouvelle
et cest pas pour enfiler des perles. Encore plus dingue, féroce
et personnel. Votez Contempt.
SKX (20/10/2024)
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