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Structures Align
Cut The Engines – LP
Wrong Speed records 2023
Toutes les structures s’alignent. Et il le faut plus que jamais.
La famille s’agrandit. Un groupe commencé à deux, poursuivi
à trois et désormais à cinq pour Cut The Engines,
troisième enregistrement et premier véritable album de All
Structures Align. Mais quel que soit le nombre, le groupe anglais n’est
pas pris au dépourvu. Le cap est maintenu, il tire dans la même
direction, il garde... sa ligne de conduite, bref, vous voyez le concept.
On ne peut même pas certifier que All Structures Align forme un
ensemble bien plus étoffé vu qu’auparavant,
il n’a jamais spécialement sonné comme un duo ou un
trio. Quelle que soit la formule, le groupe anglais continue d’offrir
des structures soignées, mélodiques avec un nuage de spleen
au-dessus de sa tête, des ambiances prenant rarement le chemin le
plus simple pour s’installer sans non plus chercher à compliquer
la donne, avec toujours beaucoup de retenue, d’élégance
et une nervosité/tension sous-jacente qui doit beaucoup aux années
90.
Il faut tout de même concéder qu’avec l’ajout d’un
troisième guitariste (Oli Heffernan qui soutient également
au chant Tim Ineson) et d’un bassiste (Andrew Pollard), All Structures
Align s’accorde plus de possibilités pour enrichir ses volutes
indie-slowcore. Les entrelacs des trois guitares débouchent forcément
sur des mélodies prenant de la consistance, de l’abrasion
ou la capacité à s’enflammer comme sur la sublime fin
en apothéose et très électrique de Everything
Loose Tied Down. Et un peu plus de dureté généralisée.
Quoique cela reste très relatif. Le monde de All Structures Align
évolue dans les intervalles, la modération, le non-dit.
Des coups d’éclats et des passages qui s’emballent, Cut
The Engines en comporte. Des murmures, de la fragilité, des
débuts à la Slint/Codeine comme au début de Six
Falcons et Holds A Fall aussi. All Structures Align tisse sa
toile avec beaucoup de subtilité tout en condensant le propos,
joue sur plusieurs tableaux en les effleurant la plupart du temps, garde
sa part de mystère et de beauté ne voulant pas trop se dévoiler.
Si quelques atermoiements où on décroche se glissent dans
le décor, Cut The Engines s’affiche comme une belle
réussite atemporelle et sensible à l’instar de la très
belle pochette dont on doit le design à David Hand.
SKX (24/02/2024)


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