
multicult
childbite
hex

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Multicult/Child
Bite
Split LP
Hex records 2022
En voilà une affiche alléchante. Multicult et Child Bite.
Child Bite et Multicult. Peu importe dans quel sens vous la prenez, ces
deux groupes donnent envie de se procurer cette pochette sérigraphiée
qui flashe, bien que compliquée à dénicher. Pas le
choix, il faut aller directement à la source, c’est à
dire le label Hex records à Portland, notre label préféré
avec The Ghost Is Clear et Reptilian, le faire traverser les océans
parce que la consommation locale a ses limites et déposer un des
150 exemplaires d’un blanc immaculé (les 150 autres sont verts)
pour goûter au plaisir d’entendre deux groupes qui n’avaient
pas ou quasi donné de nouvelles depuis que la planète s’était
mise à tourner au ralenti et se prendre subitement pour le guitariste
de Melt-Banana.
Trois ans donc que le projet était sur le feu et après de
nombreux reports, il est enfin permis de réentendre Multicult qui
repointe enfin le bout de son noise-rock implacable depuis Simultaneity
Now. Mais à deux. L’habituel batteur Jake Cregger
n’est pas de la partie. Seuls Nick Skrobisz le multi-instrumentaliste
(chant, guitare et donc batterie plus enregistrement) et l’inamovible
Rebecca Burchette (basse) sont à l’écriture et l’exécution
de ces trois inédits. Un Multicult dont la mécanique n’est
pas rouillée. Précise mais n’empêchant pas la
fumée de cracher. Implacable, taillant dans le gras mais avec de
nombreux points de chauffe et une basse toujours aussi élastique
dans toute sa robustesse, distordue et dénuée de boue pour
mieux rentrer dans le plexus. Mention spéciale à Countdown
et son plan rythmique qui tourne et tourne encore avec comme un rajout
de percussions pour mieux te l’enfoncer dans le crâne.
Si Child Bite s’est re-manifesté courant 2022 à l’occasion
d’un split
single en compagnie de Black Rheno, il n’avait pas été
question du groupe de Detroit depuis Blow
Off The Omens. Avec ces trois nouveaux titres, le groupe du chanteur
Shawn Knight revient en grande forme. C’est à dire que le
groupe reste fidèle à lui-même. Pas de répit
pour la charogne. Le mords aux dents et un noise-rock hybride aussi furieux
que félin, malade et inspiré, où tous les détails
comptent sous le déluge à l’instar de ces petits chœurs
qui n’ont l’air de rien mais qui font tout le charme de Swan
Song Of A Boiled Dog pour rajouter au malaise. Mais le morceau de
bravoure se nomme Erect For Dystopia. Pas loin de cinq minutes
tentaculaires et vénéneuses, une parfaite gestion de l’intensité
et du climat angoissant, un très bel allant général
pour ce qui est en passe d’être une de leur meilleure compo
de leur vaste répertoire. Une affiche qui tient toute ses promesses.
SKX (02/01/2023)
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