mirakler
reptilian
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Mirakler
How I Became The Devil LP
Reptilian records 2023
Le tant attendu premier album de Mirakler. Depuis leur single Instant
Drugs et en sachant que ce groupe est plus ou moins la suite de
Trvss
qui avait déjà provoqué des prodiges dans un univers
noise-rock pourtant copieusement bondé, on allait savoir si le
trio de Pittsburgh allait mériter son nom. Et si on ne peut pas
prétendre que le groupe fait des miracles car il est là
pile où on lattendait, il offre une sacré dose de
bonheur et provoque de satanés remous dans le landerneau du noise-rock
pourtant habitué à être régulièrement
ébranlé.
Si un jour quelqu'un vous demande cest quoi le noise-rock, présentez
lui How I Became The Devil. Cest lessence même
de ce style. La saturation des guitares qui déchirent, écorchent,
cisaillent, les larsens, lagressivité, labrasion, la
basse qui gronde et cogne, la batterie en feu, le chant trafiqué
qui pue la frustration, lurgence et lintensité du propos,
le tout condensé et ciselé dans des morceaux qui vont droit
au but et ressemblant tous à des bombes explosives chargées
de fureur et de passion. Oui, cest tout ça How I Became
The Devil.
Et en plus, Mirakler a mis tout ce quil avait en stock. Quinze titres.
Cest rare dans le genre. Néanmoins, Daniel Gene (guitare,
chant), Will Novalis (basse) et Matt Langille à la batterie (bien
que ce soit John Kerr (Pyrithe) qui a manié les baguettes sur lalbum)
ont disposé quelques bornes pour tromper lennemi. Quatre
titres instrumentaux portés sur les ambiances étranges qui
ne sont pas fait pour reposer les tympans car ça grince pas mal
là-dedans comme sur le titre douverture, le fulminant The
Good Thief ou alors il fait tout sombre et triste à linstar
de My Battery Is Low And Its Getting Dark.
Pour le reste, chaque titre concourt à celui qui marque le plus
les esprits. La lutte est féroce. Le moule de base est souvent
identique mais ce qui en découle laisse une trace indélébile.
Au fer rouge. Une force de frappe imparable dans une poignée de
compos musclées et intrépides. Une menace constante. Un
matraquage en règle. Des riffs étincelants qui font mal.
Plus un The Bad Thief qui aurait pu prétendre rejoindre
la liste des instrumentaux singuliers mais son format répétitif
créé une tension sous-jacente très attirante. Et
quand Mirakler nest pas occupé à expédier des
salves brûlantes comme Ecstatic Fields Of Love And Grace,
Egg ou This Is Brit Pop qui porte très mal son nom,
il aménage des structures détournées, une rythmique
moins frontale et le feu qui couve dont le résultat final est identique
sur I Am Violence, Kenny ou The Hill avec son doux
carillon final. Rendre accro alors quon avait pourtant vu le vent
venir et quon est pas né de la dernière pluie. How
I Became The Devil, totalement ensorcelant.
SKX (27/09/2023)
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